Technologies
Le numérique pour rassurer le consommateur
Les applications mobiles pour consommateurs et les codes QR se multiplient pour aider à la décision d’achat et entretenir la confiance. L’enjeu, pour les fournisseurs, est de fournir des données fiables et standardisées.
Les applications mobiles pour consommateurs et les codes QR se multiplient pour aider à la décision d’achat et entretenir la confiance. L’enjeu, pour les fournisseurs, est de fournir des données fiables et standardisées.
Un nombre croissant d’applications sur mobile s’adressent aux consommateurs prêts à télécharger une application. Yuka est la plus connue parmi celles qui proposent d’évaluer l’intérêt pour la santé d’un produit alimentaire ou cosmétique. Kwalito s’en démarque en filtrant les produits selon le régime suivi ; Spoonymix en intégrant le paramètre du prix.
Monagriculteur.coop s’adresse aux consommateurs curieux d’entrer dans les coulisses de la production agricole. Cette application lancée par la coopérative Terrena au dernier Salon de l’agriculture donne accès à la ferme d’origine et aux pratiques agricoles qui ont donné des produits labellisés La Nouvelle Agriculture. Elle concerne pour l’heure treize références de poulet.
Suivi au jour le jour de l’activité de l’éleveur, renseigné par lui-même
Le consommateur doit scanner le code-barres et saisir le numéro de lot. Il a alors accès à différentes fonctionnalités : l’identification et la localisation instantanée de l’éleveur ainsi que des couvoirs (fabricants d’aliments, atelier de préparation du poulet) ; le suivi au jour le jour de l’activité de l’éleveur, renseigné par lui-même (sa préparation du poulailler et de l’alimentation, arrivée des poussins, l’apport d’huiles essentielles, son suivi bien-être animal, ses soins aux animaux, etc.) et, enfin, une immersion pédagogique dans les conditions d’élevage de La Nouvelle Agriculture.
Num-Alim, initiative de la production
Voyant gonfler la bulle de l’aide à la décision des consommateurs, l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) a lancé l’an dernier avec le Fonds français pour l’alimentation et la santé et GS1 France un gros projet de plateforme numérique : Num-Alim avec 6,2 millions d’euros de financements public et privé. Cette plateforme pourrait recueillir non seulement les informations nutritionnelles (comme Open Food Fact aujourd’hui), mais aussi nombre de données sur les modes de production, la consommation et la recyclabilité des emballages. Un catalogue numérique de produits alimentaires doit apparaître au second semestre de cette année.
Les rappels produits en chantier
Certains consommateurs téléchargent l’application Oulah !, un site Internet qui centralise tous les rappels de produits en France. Ce site s’est mis à jouer un rôle de défense des consommateurs en soulignant l’imperfection des alertes des pouvoirs publics et des entreprises. Des imperfections que les opérateurs sont invités à corriger sur recommandation du Conseil national de l’alimentation. Ainsi, dans le cadre de Num-Alim, la Fédération des enseignes de la distribution et l’Ania se sont associées à GS1 France pour améliorer la traçabilité et les procédures de retrait et de rappel. Leur projet comprend une plateforme d’alerte des retraits.
Une application d’alerte pour consommateurs, pouvant comprendre un système de remboursement, est envisagée par la Compagnie rochelaise du logiciel (lire ci-contre), éditrice du logiciel de gestion des rappels produits Spread & Cole et de la plateforme numérique du même nom, centralisant les informations opérationnelles sur la base des standards GS1.
Les codes QR prolongent les étiquettes
Le consommateur a de plus en plus l’occasion de scanner un code QR en circulant au supermarché ou en déballant son produit. Cette mise en contact est offerte par un nombre croissant de marques et d’enseignes (Poulet fermier d’Auvergne, Miel Michaud, Mousseline, Uncle Bens, Carrefour, Intermarché, Casino…). Le code QR devient le prolongement de l’étiquette vers des portails, des réassurances de type blockchain ou des organismes de certification. Celui qui vient d’apparaître sur les tomates « cultivées sans pesticides de synthèse » Prince de Bretagne envoie sur le portail traçabilité du groupement légumier.
Le consommateur peut ainsi découvrir l’identité du maraîcher et l’histoire de son exploitation, ses différentes certifications, le parcours de la tomate achetée, ses qualités nutritionnelles, etc. Outre ce portail qui va s’ouvrir à d’autres légumes cette année, la marque est active sur les réseaux sociaux et elle a développé une application, Chou’time, pour suivre l’actualité du chou-fleur. Les codes QR peuvent aussi se déployer sur les linéaires, comme dans le magasin technologique 4 Casino venant d’ouvrir à Paris.