Le marché de l’œuf bio s’assainit
Même si les achats d’œufs bio sont sous pression dans un contexte d’inflation, le marché s’assainit grâce à la baisse de l’offre orchestrée par les opérateurs.
Même si les achats d’œufs bio sont sous pression dans un contexte d’inflation, le marché s’assainit grâce à la baisse de l’offre orchestrée par les opérateurs.
Le marché de l’œuf bio est en surproduction depuis plus d’un an et demi. « L’écart entre l’offre et la demande était de l’ordre de 22 à 27 % en juillet », interpellait Simon Fourdin, directeur du pôle économie de l’Itavi, lors d’un webinaire organisé par l’institut. Ces chiffres confirment le ressenti des opérateurs de la filière, qui se débattent depuis de longs mois dans un contexte commercial difficile. Mais la situation s’est renversée récemment. D’une part, la production d’œufs française est globalement insuffisante pour satisfaire la demande, à cause de la grippe aviaire qui a décimé non seulement des poules pondeuses mais aussi des poulettes. Le marché des œufs conventionnels flambe, plusieurs industriels rapportaient des grosses difficultés d’approvisionnement à la rentrée. En rayon aussi, des manques commençaient à être observés, même après la rentrée et son cortège de promotions. Et l’envolée des prix des œufs conventionnels pousse le bio vers le haut.
Une offre bio réduite
Et ce, d’autant plus que les disponibilités en code 0 sont bien moins larges qu’il y a quelques mois. Plusieurs opérateurs ont adopté des mesures drastiques, en premier lieu, l’arrêt des conversions. Des éleveurs passent ensuite momentanément du code 0 au code 1, des contrats historiques n’ont pas été renouvelés, les poulaillers de l’époque ne se prêtant pas à la reprise en plein air. Comme dans le conventionnel, les effectifs ont aussi souffert de la grippe aviaire. Mais la nouvelle réglementation bio joue aussi un rôle clé dans la baisse de la production. « Avec le passage à l’aliment 100 % bio, les performances des poules se dégradent nettement. Sur le premier semestre, les poules ont tenu car elles avaient grandi avec l’ancien aliment, mais les nouvelles mises en place se montrent bien moins productives », confie un professionnel rencontré au Space.
La consommation toujours à la peine
Néanmoins, personne n’est confiant outre mesure. Car si passer les poulaillers en plein air limite les coûts, les bâtiments ne sont néanmoins pas tous rentables. Tous les opérateurs observent fébrilement l’évolution des achats des ménages dans ce contexte inflationniste. En cumul sur les 8 premiers mois de l’année, les volumes d’œufs bio vendus dans la grande distribution reculaient de 6,1 % sur un an, contre -2,2 % pour l’ensemble du rayon. La baisse restait de 5,7 % en août, tandis que les ventes d’œufs bondissaient de 3,3 %, dopées par le contexte économique délicat où l’œuf fait figure de protéine anti-crise.
à retenir
Les achats d’œufs ont progressé de 3,3 % en août selon Iri, mais le bio reculait de 5,7 % par rapport à l’an dernier.