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Filière
Le chevreau français en quête de reconnaissance

En perte de vitesse et avec une offre qui s’annonce plus étoffée, la filière française se mobilise pour faire son retour dans les paniers des Français comme des Européens.

La troisième édition de la campagne « Oh du chevreau ! » aura lieu du 9 avirl au 5 mai.
© Sandrine Pinson

Pâques 2018 n’aura pas dérogé à la tradition. La filière française du chevreau vient de connaître son pic d’activité. S’il est encore trop tôt pour tirer le bilan de cette période festive clé pour le commerce de la viande de chevreau, quelques inquiétudes pointent à l’horizon. « Tombant le 2 avril cette année, [Pâques] approche la date idéale », estimait fin mars Benoît Baron, chargé d’études à l’Institut de l’élevage (Idele). Toutefois, certains opérateurs relevaient des mises bas un peu trop tardives et n’excluaient pas un « risque de se retrouver avec des chevreaux trop légers, et par conséquent abattus trop tard », ce qui pourrait se traduire par des abattages plus importants après Pâques.

En outre, un nombre plus important de chevreaux est attendu sur 2018, en lien avec la reprise du cheptel fin 2017 (+1 % pour les chèvres et +6 % pour les chevrettes saillies), juge-t-on à l’Idele. Des perspectives d’offres plus étoffées qui devront être congelées et expédiées, ce qui laisse craindre à la filière un regain de tensions alors que l’ambiance est terne à l’export.

S’intéresser à l’export

En absorbant plus de la moitié de la production, selon les estimations Interbev-Idele, l’export est de loin le premier débouché pour la viande de chevreau française. Les échanges se font en premier lieu sous forme de viande fraîche, mais là encore, à Pâques ou à Noël. Le reste de l’année, le congelé domine les transactions, mais s’accompagne d’une perte de valeur.

Si la France demeure le leader européen des exportations de viandes caprines, elle perd néanmoins des parts de marché, notamment face à la concurrence grecque, souligne l’étude Interbev-Idele parue en septembre 2017. Synthèse qui préconise une « étude sur l’évolution de la production, des modes de consommation et des débouchés des différents pays afin de mieux appréhender les perspectives pour la viande caprine française à l’export, voire détecter de nouvelles opportunités ».

Encourager la consommation

De son côté, la demande intérieure reste faible. L’an dernier, selon Agreste, la consommation apparente de viande caprine (chevreau et chèvre) a atteint 4 350 tonnes équivalent carcasse (téc) contre 4 840 téc un an plus tôt et 5 190 téc en 2000.

En 2016, selon l’étude Interbev-Idele, près de 45 % de la production française de viandes de chevreau a été écoulée dans l’Hexagone, soit 1 560 téc environ, surtout sous forme de viandes fraîches et pour 80 % vers la grande distribution.

Des chiffres qui incitent la filière à se mobiliser pour remettre le chevreau dans les assiettes. Objectif : mieux faire connaître cette viande aux Français et allonger la période de consommation pour la déconnecter des fêtes de Pâques et de Noël afin d'améliorer l'écoulement des stocks. En ce sens, la 3e édition de la campagne de communication « Oh du chevreau ! » menée par Interbev se déroulera du 9 avril au 5 mai.

La volonté du secteur de soutenir la demande est d’autant plus forte que la filière doit faire face aux abattages désaisonnalisés, en lien avec le décalage volontaire de la production laitière pour éviter les creux de collecte.

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