Coconstruction
L'auvergnat Altitude présente sa feuille de route
Arrivé en mars à la tête d’Altitude, Stéphane Coyas a exposé les orientations qu’il entend donner au groupe coopératif du Massif central pour les cinq ans à venir. Le fruit d’une coconstruction…
L’année 2020 constituera une période charnière pour Altitude. Entre plan stratégique, renouvellement des équipes et travail en filières, Stéphane Coyas nous a esquissé, mi-décembre, les grandes lignes envisagées pour accompagner l’adaptation du groupe coopératif dont il est directeur général depuis début mars 2019.
Dans l’agroalimentaire depuis de plus de vingt ans, il est engagé dans le Think Tank Agroalimentaire constitué en 2015 sous l’égide des Échos. Ce collectif a pour vocation de proposer des pistes pour la compétitivité des filières agroalimentaires, de les présenter aux professionnels du secteur ainsi qu’aux politiques. Stéphane Coyas fait ainsi partie des cinquante signataires du manifeste « #Balancetonorigine » qui a pour but de rappeler auprès des consommateurs que le « fabriqué en France » ne fait pas tout, encore faut-il indiquer la provenance de ses matières premières.
De la paillette à la fourchette, de la génétique au magasin
« Altitude est la seule coopérative qui travaille de la paillette à la fourchette, de la génétique au magasin », affirme Stéphane Coyas. Le patron d’Altitude a profité de ses premiers mois de gouvernance pour ancrer davantage le groupe dans une logique de filières et dans une vision agroalimentaire de celles-ci. Durant six mois, il est allé au contact des équipes en visitant les différents sites du groupe. Il a identifié six axes de réflexion : Élever la performance commerciale ; mieux piloter la performance ; déployer et soutenir une politique d’innovation ; améliorer les synergies entre filières et filiales ; développer la sécurité des personnes et des biens ; attirer et conserver les talents.
Démarche participative
Dans une démarche de coconstruction, les membres du comité de direction ont été audités pour faire remonter les idées réalistes et réalisables. Sur ces bases, par branche et par métier, des groupes de travail ont réuni une quarantaine de référents. Un plan stratégique 2020-2025 sera présenté en mars, lors de l’assemblée générale, avec l’ambition de pérenniser l’activité des agriculteurs adhérents de la coopérative ; de les aider à s’adapter aux nouvelles attentes de consommateurs qui veulent consommer moins, mais mieux.
Le choix des races locales emblématiques sera confirmé, avec quelques adaptations. « Si l’on continue à faire toujours la même chose, je pense qu’on ne sera plus dans le match. C’en est fini des entrecôtes plus grandes que la main », fait remarquer Stéphane Coyas, en déplorant que la filière ait toujours primé le poids.
Côté porc, pour produire local, Altitude prévoit d’accompagner l’agrandissement des élevages existants. Sept projets sont en cours avec un potentiel de production de 7 000 porcs supplémentaires. « Nous devons répondre à la demande de nos clients en développant la production et en misant sur nos produits premium », précise-t-il. Dans ce plan de relance, il est aussi question d’approfondir le travail en filière, de créer des outils de pilotage globaux, poursuivre les efforts de R&D, mettre en place une politique RH proactive et adaptée aux attentes des collaborateurs.
Renouvellement des générations
Le groupe Altitude est confronté à une vague de départs en retraite. Près d’une centaine de postes est concernée (20 % de l’effectif). C’est un des défis à relever pour les cinq prochaines années. Ainsi, au niveau des experts métiers, Jacky Morvan a pris les fonctions de directeur des opérations industrielles bovin/ovin. Il est responsable de l’exploitation des sites de Biovie (43), Covial (15) et de la SEM de la Valeynie (19). Thierry Baudusseau a été embauché comme directeur du réseau SA du Pays vert (15). Sylvain Fraux est devenu directeur des opérations industrielles porc (sites de Cantal Salaisons (15) et Porcentre (63)). Dans le comité de direction, Thierry Simon occupera la fonction de directeur génétique et reproduction ; Aude Brunhes celle de responsable contrôle de gestion, et Marcel Oléon intégrera début 2020 le poste de directeur des systèmes d’information.