Lait : pas de détente au niveau de l’offre mondiale
Alors que la croissance de la collecte est décevante en Europe, les États-Unis souffrent de conditions météo peu favorables et les autres exportateurs sont aussi en retrait. La guerre en Ukraine devrait entraîner des conséquences directes et indirectes sur l’offre mondiale.
Alors que la croissance de la collecte est décevante en Europe, les États-Unis souffrent de conditions météo peu favorables et les autres exportateurs sont aussi en retrait. La guerre en Ukraine devrait entraîner des conséquences directes et indirectes sur l’offre mondiale.
La progression printanière de la collecte européenne de lait de vache est plus lente que d’autres années. En cause, la flambée des coûts de production qui incite les éleveurs à la prudence. Et la guerre en Ukraine pourrait bien plomber les rendements occidentaux. En effet, l’Union est dépendante pour la fabrication de ses engrais du gaz russe, dont les prix se sont envolés. Si les cours des intrants (pétrole, engrais) flambent, les producteurs en utiliseront moins ce qui devrait limiter la production de fourrages et donc de lait à moyen terme.
La sécheresse limite la production de lait en Océanie et aux États-Unis
De l’autre côté de l’Atlantique, c’est la météo qui inquiète les opérateurs. La sécheresse est déjà critique en Californie alors que le printemps n’a même pas commencé ! Les Américains ne sont pas non plus épargnés par la hausse des intrants. En janvier, la collecte reculait de 1,6 % comparé au même mois de 2021 selon l’USDA. Pour la Californie, la baisse est de 1, 9%. Le cheptel laitier y continue de reculer.
Ce sont aussi les conditions météos (chaud et sec) qui incitent à la prudence quant à la production en Océanie, actuellement dans son repli saisonnier. En janvier, la collecte néo-zélandaise reculait de 6,1 % par rapport à son niveau de 2021. Les dernières enchères de Global Dairy Trade ont conduit les prix échangés sur la plateforme à des niveaux records jamais vus, avec des hausses pour tous les produits.
La Biélorussie est un acteur mondial clé du lait
La Biélorussie est le troisième exportateur mondial de beurre (64 000 t sur les onze premiers mois de 2021 selon Bruxelles), le quatrième pour le fromage (272 000 t) et le cinquième pour la poudre de lait écrémé (111 000 t). Alors que le pays est aligné avec Moscou dans la guerre actuelle, il pourrait se trouver en retrait du marché mondial, momentanément faute d’accès aux ports de la Mer Noire. Mais la Biélorussie échange avant tout avec son voisin russe, elle lui fournit 85 % des ses importations rapporte AHDB. La Russie n'importe plus de produits laitiers européens depuis l'embargo russe de 2014.
L'Ukraine, client de l'Europe de l'Est
L’Ukraine était quant à elle peu présente sur le marché mondial en 2021, dans un contexte de collecte en baisse. Au contraire, elle importait de plus en plus de produits laitiers auprès de la Biélorussie (23 % de ses achats) . Le reste provenait d'Union européenne, notamment Allemagne et Pologne. Il s'agit surtout de fromages. Au total seuls 1,6 % des exportations européennes de produits laitiers sont dirigés vers l'Ukraine et dans un contexte international de tension de l'offre, les volumes devraient trouver facilement preneurs. Il ne devrait pas y avoir de conséquences directes immédiates de la guerre sur le marché des produits laitiers européens.