Lait bio : première baisse de la collecte en 15 ans
Le Cniel fait le point sur la collecte de lait bio en France, qui a baissé en 2023 pour la première fois depuis 2008 dans un contexte de crise de la bio.
Le Cniel fait le point sur la collecte de lait bio en France, qui a baissé en 2023 pour la première fois depuis 2008 dans un contexte de crise de la bio.
« En 2023, la collecte de lait bio s’est établie à 1,23 milliard de litres », explique Corentin Puvilland, économiste au Cniel dans une vidéo, complétant « mesurées en matières sèches utiles, les livraisons ont reculé de 3,5 % sur l’année ». C’est la première baisse depuis 2008. Au dernier trimestre 2023, la production a même baissé de 9 % sur un an. C’est en Auvergne-Rhône-Alpes que la baisse est la plus prononcée, avec un recul de 13 % des livreurs depuis mi-2022. En Bretagne et Pays-de-la-Loire, « les deux principales régions de production, le recul est conforme à la moyenne nationale, autour de -4 % », continue l’économiste. Seule la collecte normande est restée à la hausse en 2023.
« En 2023, la collecte de lait bio s’est établie à 1,23 milliard de litres »
Un prix du lait bio qui ne progresse pas assez
En janvier 2024, le nombre de points de collecte bio a baissé de 5 % sur un an et de 8 % depuis mi 2022. La moitié de ce recul est lié à l’arrêt de l’activité, sans reprise des fermes. Il y a donc moins de 4 000 producteurs de lait bio dorénavant. A noter que l’écart de prix entre bio et conventionnel est passé de 120 €/1 000 litres en 2021 à 50 €/1 000 litres en 2023, « une différence loin de compenser l’écart de prix de revient », qui s’élève jusqu’à 130 €/1 000 litres en montagne.
Des achats de produits laitiers bio en recul
Les achats des ménages en GMS de produits laitiers bio ont chuté de 12 % en équivalent lait en 2023. Ce qui a placé les ventes 25 % sous leur niveau de 2019 « alors que la production a augmenté de 25 % entre temps » explique Corentin Puvilland. Mais en février les achats n’ont baissé que de 7 %, c’est le plus faible recul « depuis le déclenchement de la crise il y a deux ans ». Pour le Cniel, la production baisse maintenant plus vite que la consommation, les déclassements seront donc moins prononcés.