La Russie développe sa production laitière
Malgré la baisse du cheptel de vaches laitières (à 6,5 millions de têtes en 2021 estime l’USDA), la collecte de lait de la Russie pourrait augmenter de 31,8 millions de tonnes grâce à des gains de productivité. Le petit élevage recule au profit de grandes fermes industrialisées. L’USDA note que la qualité du lait produit s’est aussi nettement améliorée sous l’impulsion du gouvernement, ce qui a rendu la confiance au consommateur et a permis au prix du lait payé au producteur d’atteindre des plus hauts historiques malgré la crise sanitaire. La bonne demande au détail pour le beurre et le fromage de qualité a permis à l’industrie laitière russe de traverser la pandémie en minimisant les difficultés.
À terme, le gouvernement souhaite continuer de réduire ses importations, c’est ce qui devrait arriver en 2021 estime l’USDA, dans un contexte de hausse de l’offre nationale et de baisse de la compétitivité des produits étrangers à relier avec la dépréciation du rouble. La Russie importerait alors 280 000 t de fromages, 118 000 t de beurre, 60 000 tonnes de poudre de lait écrémé et 36 000 t de poudres grasses. À noter que la Russie a mis en place un embargo sur les produits laitiers européens notamment en 2014, pour raisons politiques. Elle comptait en profiter pour limiter ses importations, mais le résultat semble décevant selon une étude de National Rating Agency. La Russie estimait qu’elle importerait 30 % de produits laitiers en moins en 2020 comparé à 2013, mais le recul n’est que de 20 %. Il semble qu’une entreprise hors UE réexpédie des produits laitiers européens en Russie. Entre 2013 et 2020, la part de marché de la Biélorussie est passée de 43 % à 79 %.