Interprofession
La restauration collective, une priorité d’Interbio Occitanie
La nouvelle structure régionale interprofessionnelle du bio en Occitanie compte renforcer le dialogue entre producteurs et gestionnaires pour développer ce débouché.
Le 14 décembre dernier, à Toulouse, la nouvelle association interprofessionnelle Interbio Occitanie a été officiellement présentée. Cette structure, qui regroupe Bio Occitanie, la chambre régionale d’agriculture, Coop de France Occitanie, Ocebio et Sudvinbio, va « donner plus de force aux acteurs du bio face à leurs interlocuteurs, qu’il s’agisse des collectivités locales, de l’État ou des entreprises », assure son président, Henri Bonnaud. L’éleveur lotois espère « consolider la place de l’Occitanie comme première région bio de France, développer l’offre de produits bios régionaux en fonction des attentes des différents marchés et créer plus de valeur ajoutée pour l’ensemble des acteurs ».
Cette nouvelle interprofession devra définir des stratégies communes à l’échelle de l’Occitanie pour les filières bios existantes et permettre de fixer des priorités. Renforcer la place du bio dans la restauration collective en fait déjà partie.
Mettre en relation les acteurs
« L’un des avantages de ce circuit, que l’on parle de cantine scolaire comme de restaurant d’entreprise, c’est d’éduquer le consommateur, de lui permettre de bien identifier nos produits et de les ancrer dans la région », explique Henri Bonnaud. « Travailler avec la restauration collective donne également aux producteurs des débouchés pérennes, en contractualisant à des prix fixes. C’est un moyen de planifier sa production », complète Marie Largeaud, chargée de mission agriculture biologique et circuits de proximité à la chambre régionale d’agriculture. La restauration collective ne pèse encore pas très lourd pour l’agriculture biologique régionale. C’est un marché qui est à développer.
Le premier des enjeux, pour atteindre cet objectif, sera de mettre en relation les producteurs estampillés AB et les acteurs de la restauration collective. « Les premiers n’ont pas forcément conscience des exigences sanitaires de ce débouché, les seconds n’ont pas connaissance de la production locale existante », détaille Marie Largeaud. Les écueils sont également nombreux pour les producteurs, qu’il s’agisse du travail administratif pour répondre aux appels d’offres, des problématiques de conditionnement et de volume ou même d’accord sur les prix.
« Organiser ce marché »
Et pourquoi pas, créer une structure d’approvisionnement de la restauration collective, comme en Auvergne-Rhône-Alpes la plateforme coopérative Mangez bio Isère ? « Ce n’est pas à l’ordre du jour, répond Marie Largeaud, il faut avancer pas à pas, et la priorité c’est déjà d’organiser ce marché, qui est en demande de produits régionaux, et de proposer aux producteurs de s’y pencher. » Si certains produits bios, comme les fruits et légumes, sont prisés des acheteurs, d’autres sont en manque de débouchés ou mal valorisés. « Interbio doit justement être un lieu d’échanges entre les filières pour structurer le secteur de manière durable, en équilibrant l’offre et la demande », rappelle Marie Largeaud. « Et pour certaines filières locales, comme celle de la viande bovine bio, la restauration collective peut assurer leur survie », souligne Henri Bonnaud.
« Devenir la première région bio d’Europe »
L’Occitanie, qui regroupe selon Interbio, un quart des exploitations bios françaises, revendique la place de 1re région bio de France. « Concernant les surfaces et les volumes, nous sommes également à la quatrième place au niveau européen, et nous voulons devenir la première. Nous devons pour cela développer dans toute la région une politique de communication efficace », souligne Henri Bonnaud. L’agriculture biologique concerne déjà en Occitanie 11,5 % de la SAU et 9,6 % des exploitations. Un total de 361 718 hectares certifiés bios ou en conversion. Le conseil régional, qui a appelé de ses vœux la création d’Interbio Occitanie, déploie de son côté un Plan bio sur la période 2018-2020 pour soutenir la filière sur différents axes. Parmi ses objectifs : « 40 % de produits frais ou surgelés locaux – dont la moitié bio – servis dans les lycées d’ici à 2021 », est-il dit.