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La laiterie Péchalou poursuit sa croissance

Depuis sa reprise en 2014, le chiffre d’affaires de Péchalou est passé de 2,6 à 7 millions d’euros. En 9 ans, cette entreprise spécialisée dans la production artisanale de yaourts et desserts aura investi 2,7 millions d’euros sur son site de Saint-Cyprien (Dordogne).

La fabrication de produits laitiers (beurre, yaourt et fromage frais) à la ferme n’avait rien de commun, en 1988, quand Frédéric Pallier et Frédéric Villefer se sont lancé ce défi. Après deux ans dans l’industrie laitière, ces deux anciens élèves de l’Enil de Surgères (Charente-Maritime) décident de s’engager dans cette aventure pour revenir à l’authentique en limitant l’action mécanique sur le lait. L’histoire de la laiterie Péchalou débuta ainsi à l’échelle d’un Gaec, sur la ferme familiale des Villefer, au lieu-dit Péchalifour sur les coteaux de Saint-Cyprien (Dordogne).

Le premier yaourt s’appela tout naturellement « Le Tradi ». La marque Péchalou fut déposée quelques années plus tard. La production était commercialisée dans les communes voisines puis à l’échelle du département. En 1996, le développement de l’activité imposa la construction d’une laiterie dans le bourg de Saint-Cyprien, à 5 kilomètres de l’exploitation familiale, puis la mise en place de tournées de collecte de lait l’année suivante, en partenariat avec un transporteur indépendant.

L’entreprise transforme désormais une partie du lait de dix exploitations (sept en bio) pour un volume de 2,2 millions de litres, dont 80 % en bio. Les yaourts et desserts produits par Péchalou sont principalement diffusés dans le Grand Sud-Ouest en GMS et sur tout le territoire national en magasin bio, 5 % sous marques de distributeurs du réseau bio.

2,2 millions de litres, dont 80 % en bio

Fort d’une dizaine d’années à Danival (plats cuisinés 100 % bio, Lot-et-Garonne), Thomas Breuzet reprend Péchalou en 2014. « Je recherchais une entreprise avec un vrai lien à son territoire et un vrai savoir-faire », résume-t-il pour justifier sa venue en Dordogne. Depuis son arrivée, le poids du bio y est passé de 18 à 75 %. Le chiffre d’affaires a bondi de 2,6 à 7 millions d’euros, le volume de lait transformé de 800 à 2 200 tonnes et l’effectif de 17 à 33 salariés. L’entreprise est aujourd’hui équipée de cinq remplisseuses au lieu de deux, pour un potentiel de production de 3 000 tonnes. Sa capacité de stockage de lait cru a été multipliée par trois.

L’entreprise a également investi sur le développement de sa gamme, désormais composée de 80 références (crème dessert, fromage blanc, yaourts étuvé ou brassé, nature, aromatisé, à la grecque…) et de ses marchés. En 2015, elle a créé « Laiterie du Périgord », une marque dédiée au réseau bio. En complément du marché de lait de vache, le lait de brebis du Sud-Ouest est entré dans la gamme, en 2018, quelques mois après la reprise de la laiterie Baskalia. Depuis cette même année, Péchalou est connu sur les marchés pour avoir un lien direct avec les consommateurs et écouler des produits qu’il n’est pas possible d’expédier sur des circuits longs.

Le développement durable pour axe de développement

Depuis une dizaine d’années, Péchalou est présent dans la restauration collective. La laiterie s’y est renforcée avec la mise en place du projet alimentaire territorial du Grand Bergeracois et nourrit l’ambition d’y étendre sa présence à l’échelle de l’Aquitaine.

En neuf ans, Péchalou aura investi 2,7 millions d’euros sur son site de Saint-Cyprien, dont 700 000 euros pour la période 2022-2023. Le plan robotique et l’emballage des produits seront concernés. Engagé dans la labellisation Bio Entreprise durable depuis 2020, Péchalou teste divers conditionnements. Les pots de yaourt 125 grammes sont en polypropylène (matériau recyclé dans la majorité des centres de tri). Des gros pots sont fabriqués sur la base d’un aminci de plastique avec carton. D’autres sont à plus de 80 % en carton et, sur le même principe, des essais sont menés pour les pots individuels.

Des relations pérennes avec les producteurs

Le développement durable s’exprime aussi envers ses sept producteurs laitiers collectés dans un rayon de 60 km, avec qui Péchalou s’engage sur des contrats à long terme de cinq ans. Dans ce cadre, le prix de base du lait vient de passer de 500 à 510 euros les 1 000 litres. Des primes sont ajoutées pour accompagner la transmission des exploitations, leur conversion en bio et/ou leurs investissements respectueux de l’environnement. La laiterie a aussi beaucoup travaillé sur la réduction de son empreinte carbone.

En 2018, une extension de l’entrepôt de stockage a été construite en ossature bois (du Limousin). En 2021, c’était au tour des locaux sociaux et des bureaux avec brise-soleil en bois, isolation en fibre de bois, chauffage et climatisation provenant pour partie de l’énergie récupérée dans les ateliers. Au total, 30 % de l’énergie consommée sur le site sont issus de la récupération. L’entreprise a, par ailleurs, opté pour une énergie 100 % verte. Très prochainement, elle sera dotée d’une centrale photovoltaïque (une société d’économie mixte porte l’investissement), 1 200 m2 de toiture y seront consacrés, pour gagner 25 % d’autonomie énergétique. Et, d’ici à la fin de l’année, l’installation d’une chaudière à granulés permettra à l’entreprise de se passer définitivement du gaz.

Selon les années, Péchalou enregistre une progression de 10 à 15 % de son chiffre d’affaires, mais, pour 2022, compte tenu du contexte (coût de l’énergie et forte hausse du prix des emballages), Thomas Breuzet préfère rester prudent en tablant sur 10 %. La mise en place, cet été, d’une boutique de vente directe à l’usine, et le relookage de l’identité visuelle de Péchalou – annoncé pour septembre – devrait lui permettre d’atteindre cet objectif.

Un groupe de trois PME artisanales

Créée en 2014 à Agen (Lot-et-Garonne), la Holding Quinoak Développement a repris Péchalou en 2014, puis la laiterie Baskalia (Espelette, Pyrénées-Atlantiques) en 2017 avec, en perspective, la mutualisation de divers services (marketing, communication, commercial et comptabilité). Au Pays basque, cette entreprise de vingt salariés pour 4,5 millions d’euros, créée en 1998, était pionnière dans la fabrication artisanale de yaourts au lait de brebis et caillé. Enfin, en 2019, le groupe a accompagné la création de Granabio, spécialisé dans la fabrication de desserts à base de céréales et de légumineuses broyées sur meule de pierre. Incubée sur le site de Péchalou avant de s’installer à Agen, cette nouvelle entité compte désormais six salariés. La jeune pousse vient de réaliser un chiffre d’affaires de 800 000 euros en progression de 100 % par rapport à l’année 2020. Elle passera le million d’euros cette année et lance une nouvelle marque végétale « La belle récolte ». Holding Quinoak Développement compte aujourd’hui 70 salariés.

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