La filière veau veut anticiper ses enjeux d’avenir
Réélu le 5 décembre dernier pour un mandat de deux ans à la tête du Syndicat de la vitellerie française (SDVF), Marc Butruille entend « donner un nouveau souffle » à cette fédération qui regroupe les entreprises en relation contractuelle avec les éleveurs de veaux, qu’ils soient fabricants d’aliments ou abatteurs. « Nous allons en effet au-devant d’enjeux très importants pour notre filière, et nous devons nous y confronter sans a priori », explique celui qui est aussi directeur général adjoint du producteur d’aliments Denkavit France.
Le marché du veau en France « qui a connu une mauvaise année depuis avril, en raison notamment des températures élevées » subit, comme celui du bœuf, les conséquences d’une baisse sensible de consommation ces dernières années. « Il nous faut réfléchir à l’évolution des comportements dans les prochaines années et nous tourner vers des produits adaptés à la génération des millennials, comme les hachés et les boulettes par exemple », estime Marc Butruille. Selon lui, « les entreprises doivent aussi réfléchir à une segmentation plus large de leurs produits, permettant une certaine montée en gamme, sur des critères qualitatifs ».
Le secteur très intégré de la vitellerie doit aussi se préparer à anticiper les évolutions de la société en matière de protection animale. « Il y a quelques raisons de s’inquiéter lorsque l’on voit comment les éleveurs de poules pondeuses vont devoir renoncer aux cages après avoir parfois lourdement investi », constate Marc Butruille, craignant que ce « syndrome de l’œuf » ne se répande à l’ensemble de l’élevage. « Nous allons devoir faire preuve de pédagogie », observe-t-il.