Légumes d’industrie
La filière a renoué avec la production en 2017
Une sensible augmentation des surfaces et de bons rendements ont permis aux légumes destinés à l’appertisation et à la surgélation de retrouver leur potentiel de production, l’an dernier, après deux années de piètre récolte.
Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse, convié en tant que rapporteur du projet de loi sur l’Alimentation, a développé le sujet devant l’assemblée générale de l’Unilet, interprofession des légumes en conserve et surgelés* réunie le 14 juin à Paris. Le volet du texte concernant la contractualisation dans les filières figurait en première place dans les débats qui ont émaillé cette assemblée.
Mais l’ordre du jour portait avant tout sur le thème de la contractualisation dans les filières. Pour celle des légumes industriels, la contractualisation, c’est une vieille histoire. C’est en effet en 1945 que fut signé le premier contrat applicable aux pois. Au gré des textes réglementaires, le dossier a évolué, notamment en 1960 avec l’institution des contrats-types et en 1964 avec les accords interprofessionnels. En 1967, 12 160 agriculteurs récoltaient 145 800 tonnes (t) de légumes produits sur 39 400 hectares. En 2017, ils ne sont plus que 3 676 (196 de plus qu’en 2016) mais cultivent 69 900 hectares. Réunis en dix-neuf groupements de producteurs, au sein du Cénaldi, ils approvisionnent vingt-trois sites de transformation, situés dans les trois grands bassins de production : Nord-Centre (47 % des surfaces), Bretagne (33 %) et Sud-Ouest.
Des surfaces à +10 %
La superficie totale consacrée à ces cultures a enregistré en 2017 une forte reprise, de +10 %, retrouvant le niveau de 2014, après deux mauvaises années consécutives. Les deux principaux produits, les haricots (verts et beurre) à 27 600 ha et les pois, 27 800 ha, profitent principalement de cette progression.
À cette augmentation des surfaces, se sont ajoutés de bons rendements permettant à la production de haricots d’afficher 345 800 t, contre 290 900 t l’année précédente, et aux pois, 170 200 t, versus 158 500 t en 2016. Les carottes (164 400 t) et les épinards (87 000 t) se situent au-dessus de la moyenne quinquennale.
Baisse de la consommation
Dans le contexte de contractualisation, l’offre s’ajuste à la demande et l’on retrouve au stade des fabrications, la dynamique de la production. Les conserves de légumes ont donc progressé de 13 % l’an dernier avec 567 000 t dont 191 000 t de haricots, 98 000 t de pois et carottes, 90 000 t de pois. Les fabrications de surgelés ont augmenté de 7 %, atteignant 376 000 tonnes.
Malheureusement, la consommation n’a pas partagé ce dynamisme, accusant un repli de 2 % en conserves de la part des ménages et de 4 % pour la restauration. Les surgelés ont mieux résisté, les 2 % de hausse de la restauration compensant la baisse équivalente des achats domestiques. Un autre point noir subsiste : les échanges extérieurs. En volume comme en valeur, le solde est négatif, atteignant -21 millions d'euros (M€) pour les conserves et -200 M€ pour les surgelés.
Enfin, les prévisions pour la campagne 2018 étaient très positives, aboutissant à une nouvelle augmentation des surfaces de 8 % et de 14 % pour les volumes. Depuis, les violents épisodes orageux, les pluies diluviennes ont causé des dégâts, surtout aux cultures de pois que l’on ne peut encore chiffrer précisément.
* L’interprofession Unilet regroupe les organisations de producteurs (Cénaldi) et les industriels (Fiac).