L’« immense préjudice » des industriels associés à l’affaire « Spanghero »
Principales victimes dans l'affaire de la viande de cheval vendue comme du bœuf, les fabricants ou distributeurs de plats cuisinés Tavola, Findus ou Picard ont demandé lundi à la justice de reconnaître leur immense préjudice. Tous dénoncent l'existence d'une fraude en bande organisée et réclament aux prévenus un total de 40 millions d'euros. Sans toutefois se faire d'illusion sur la solvabilité des quatre hommes qui comparaissent devant la Cour de Justice de Paris s'ils devaient être condamnés. « Nous avons dû retirer toute la marchandise qui comportait du bœuf de chez Tavola de nos 882 magasins », sans compter la « baisse de fréquentation », résume l'avocat des surgelés Picard, Michel Ayache. Il réclame « 10,7 millions d'euros », l'équivalent selon lui des pertes du groupe à cause de cette affaire. Comigel et sa filiale luxembourgeoise Tavola, qui ont perdu « 103 millions d'euros » entre 2013 et 2018, sont désormais en liquidation, souligne leur avocate, Emmanuelle Bordenave-Marzocchi, en demandant six millions d'euros. Le réquisitoire du parquet est attendu mardi, les plaidoiries de la défense mercredi.