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« Il faut absolument réduire le parcours des achats au moment du déjeuner »

Pascal Bredeloux nouveau président d’ETF (Les entreprises du traiteur frais).
© ETF

Les Marchés Hebdo : Les produits du traiteur frais trouvent-ils leur place en grande distribution, entre les plats, le snacking, la charcuterie, le préemballé et le frais emballé ?

Pascal Bredeloux : Rétrospectivement, les produits traiteur frais ont investi un marché porteur dans toutes ses composantes. Ils ont suivi les tendances de consommation – mais peut-être faut-il végétaliser davantage les produits de snacking. Si on regarde vers l’avenir, on voit quelques nuages d’altitude. Il faudra davantage de place pour absorber la masse d’innovations qui caractérise l’offre en traiteur frais. Nous avons besoin de convaincre les enseignes sur ce point. Des expériences d’îlots ont été concluantes. On voit émerger des stands complets pour l’apéritif. Il faut absolument réduire le parcours des achats au moment du déjeuner. L’accès au rayon peut être facilité grâce à la géolocalisation, et en caisse, il n’est pas concevable de faire la queue derrière les chariots. Les gens font confiance à leurs enseignes, mais celles-ci sont un peu en retard. Ils ont besoin de se faire plaisir au déjeuner, dès l’acte d’achat, de se faire conseiller.

LMH : Les matières premières mises en œuvre sont nombreuses. Comment défendre les industriels quand l’une d’elles s’envole ?

P. B. : L’échange sur les fluctuations peut être d’autant plus concret que les distributeurs aussi suivent les matières premières pour leurs MDD. Ils subissent les mêmes tendances mondiales des céréales, des huiles ou des ovoproduits. Pour ce qui est des ingrédients plus particuliers que sont les viandes, il est valorisant de soutenir des filières, de faire savoir par exemple comment les animaux ont été nourris. Quand on soutient une filière, on peut partiellement tamponner ses fluctuations.

LMH : Quelles sont les contraintes et les forces des entreprises du secteur traiteur frais ? Peuvent-elles exporter ?

P. B. : Ce secteur fonctionne en cycles courts ; comme la mode, il présente ses collections tous les trois mois et prend des risques importants. Il est sensible au climat. Les entreprises doivent continuer à travailler pour rendre les produits attractifs dans les armoires des magasins, qui réduisent le champ de vision. On n’a que 66 secondes pour être choisi. Les entreprises du secteur sont saines et peuvent beaucoup investir dans la R&D, tant que les grandes marques se portent bien. Elles exportent peu du fait de la durée de vie des produits. En revanche, elles travaillent dans tous les secteurs de la distribution et de la restauration.

Propos recueillis par Sylvie Carriat

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