Grippe aviaire sur les vaches américaines : où en est-on ?
Les cas de grippe aviaire recensés dans les troupeaux bovins aux États-Unis entraînent des mesures de sécurité sanitaire, et l’utilisation d’un nouveau nom pour cette nouvelle zoonose : virus de l’influenza bovine.
Les cas de grippe aviaire recensés dans les troupeaux bovins aux États-Unis entraînent des mesures de sécurité sanitaire, et l’utilisation d’un nouveau nom pour cette nouvelle zoonose : virus de l’influenza bovine.
8 états américains ont rapporté avoir retrouvé des traces du virus H5N1 de la grippe aviaire dans des cheptels de vaches laitières. 27 foyers auraient été identifiés pour l'heure. Dans ce contexte, 18 états* ont mis en place des restrictions à l’importation d’animaux vifs, avec un permis à obtenir et une quarantaine et des tests à effectuer.
De l’influenza aviaire hautement pathogène à l’influenza bovine de type A
Dans l’ensemble, les symptômes chez les bovins sont peu graves, tout le troupeau n’est pas touché et les animaux malades se remettent en une à trois semaines, rapporte l’USDA. Aucune vache n’est morte de l’influenza bovine. Des symptômes limités qui expliquent, pour les scientifiques, qu'aucun cas n'aie été rapporté dans le cheptel allaitant, la maladie pouvant passer inaperçue chez les broutards.
La situation est donc très différente de ce qui a été observé chez les oiseaux, c’est pourquoi les producteurs de bovins américains proposent de parler de l’influenza bovine de type A. C’est bien le même virus que chez les oiseaux, mais la maladie est différente. A noter que la maladie a aussi été détectée chez des chevreaux dans le Minnesota.
Quel impact sur la production laitière américaine ?
Pour l’USDA, l’impact de cet épisode de grippe aviaire dans des troupeaux laitiers sur le marché du lait est extrêmement limité : « Sur la base des informations disponibles à ce stade, nous n'anticipons pas que cela aura un impact sur la disponibilité ou le prix du lait ou d'autres produits laitiers pour les consommateurs ». De plus, les États-Unis ont généralement un approvisionnement en lait plus que suffisant au printemps en raison d'une production saisonnièrement plus élevée. Les marchés continuent à refléter des mouvements normaux. L’offre reste abondante comme l’illustre la baisse des prix spot du lait.
« Nous n'anticipons pas que cela aura un impact sur la disponibilité ou le prix du lait ou d'autres produits laitiers pour les consommateurs »
Pas de risque pour le consommateur
Du côté de la Food and Drug Administration, l’agence sanitaire américaine, même ton rassurant « À l'heure actuelle, il n'y a toujours aucune inquiétude que cette situation représente un risque pour la santé des consommateurs, ou qu'elle affecte la sécurité de l'approvisionnement en lait commercial interétatique car les produits sont pasteurisés avant d'entrer sur le marché. »
Que peuvent faire les éleveurs contre l’influenza bovine ?
Les mesures préconisées par l’inspection sanitaire du Canada, très inquiète de la situation chez son voisin, sont la surveillance fine des signes cliniques, notamment, une baisse soudaine de la production de lait. Elle conseille d’alerter au plus vite un vétérinaire en cas de suspicion et de pratiquer les mesures de biosécurité adéquates (isoler les animaux malades, limiter les contacts avec les oiseaux sauvages, rapporter les cas d’oiseaux trouvés morts aux autorités sanitaires, limiter les visites et désinfecter régulièrement les lieux).
Les symptômes cliniques de la grippe aviaire chez les bovins, ou influenza bovine
- La baisse soudaine de la production laitière, surtout sur les vaches plus âgées
- Un lait plus épais, rappelant le colostrum
- Pas de mammite
- Baisse de la consommation de fourrage
- Baisse de la mobilité du rumen
- Changement dans la consistance des déjections
- Quelque fois de la fièvre
- Un historique d’oiseaux trouvés morts sur l’exploitation
Pour déterminer la présence ou non de la grippe aviaire dans un cheptel laitier, les Américains testent le lait, ou font des prélèvements sur l’animal.
La transmission à l'homme "une énorme inquiétude" pour l'OMS
L'organisation mondiale de la santé a fait part, ce jeudi, de son "énorme inquiétude" face à la propagation de la grippe aviaire a plusieurs espèces de mammifère, y compris les humains. A noter que le taux de décès des hommes contaminés par le virus H1n1 est élevé (52 %). Deux éleveurs laitiers américains ont été contaminés, cela montre que le virus est présent en quantité assez importante chez les bovins pour contaminer l'homme. Ce virus dispose ainsi d'un réservoir de plus en plus important, le risque augmente. Bonne nouvelle, la transmission inter-humaine ne se fait que par contact et non par voie respiratoire, ce qui limite les risques de pandémie.
* Alabama, Arizona, Arkansas, Californie, Delaware, Floride, Hawaï, Idaho, Kentucky, Louisiane, Maryland, Mississipi, Nebraska, Caroline du Nord, Pennsylvanie, Tennessee, Utah et Virginie Occidentale.