Flambée des prix du beurre : la bulle va-t-elle éclater ?
Les prix du beurre sur le marché restent si élevés que les échanges sont au point mort, néanmoins la cotation Atla a subi une correction à la baisse pour sa reprise. Quels sont les signaux sur le marché européen ?
Les prix du beurre sur le marché restent si élevés que les échanges sont au point mort, néanmoins la cotation Atla a subi une correction à la baisse pour sa reprise. Quels sont les signaux sur le marché européen ?
Erratum, une précédente version de cette article comprenait une erreur sur les dates où le beurre a été incoté
En semaine 40, la cotation Atla du beurre cube a de nouveau été publiée, ce qui n'était pas le cas en 39 faute d’affaires traitées. « Dans ce contexte de prix très élevés, un des acteurs manque à l’appel. Soit à l’achat, car les prix sont jugés trop haut, soit à la vente faute d’offre ou pour des raisons stratégiques », nous expliquait ainsi la semaine dernière Marion Cassagnou, Responsable Affaires économiques de l’Atla (Association de la transformation laitière française). A 7 830 euros la tonne, elle s'est éloignée de son record historique de la semaine 38 (8 180 €/tonne).
Selon des opérateurs interrogés par les Marchés, un niveau de prix au delà des 8 000 euros/tonne n’est pas tolérable pour les utilisateurs qui préfèrent limiter les fabrications plutôt qu’assumer des pertes d’autant plus que les négociations commerciales qui commencent s’annoncent sévères.
Lire aussi : Les prix des fromages industriels au plus haut en 2 ans
Une cotation EEX du beurre à la baisse
La baisse du prix du beurre sur le marché français, n'est pas unique en Europe. La cotation sur le marché à terme EEX, pour la seconde semaine consécutive, subit corrections baissières. Ainsi les contrats de novembre à février ont reculé de 3 à 4 %. La plus forte baisse a été enregistrée sur décembre (-8 %).
Des positions à la baisse sur le premier trimestre 2025
En moyenne à 6 950 €/tonne, les prix des contrats EEX sur le premier trimestre 2025 étaient en repli de 4,5 % cette semaine par rapport à la précédente. Au deuxième trimestre ils s’affichaient à 6 800 €/tonne. A noter que la cotation allemande sur la bourse du beurre et du fromage de Kempten a aussi reculé sur octobre, passant des records jamais vus de 8 500 €/tonne sur la semaine 39 à 8 075 €/tonne cette semaine.
Lire aussi : Lait bio : production, consommation, la baisse ralentit
Les prix européens du beurre à des records…
Sur le marché spot européen, les prix pratiqués en semaine 40 seraient à 7 780 €/tonne, en hausse de 2,1 % par rapport à la moyenne des 4 semaines précédentes, selon Bruxelles. Un niveau historique jamais atteint. L’écart avec les cotations du beurre américaine et néo-zélandaise dépasse les 2 000 $/tonne. La cotation américaine a d’ailleurs reculé de près de 10 % en quinze jours. Les fabrications états-uniennes ont été toniques en août (+15 %).
… mais un prix spot du lait en baisse
On peut néanmoins relever la stabilisation puis l’effritement du prix spot du lait en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas, reflet de la hausse saisonnière de la collecte, malgré les cas de FCO qui se sont multipliés.
Le consommateur pas encore mis à l’épreuve
Si les tensions sur l’offre semblent se dénouer légèrement, avec toujours un manque de matière grasse laitière à l’horizon, l’inconnue majeure reste la tenue de la demande. En effet, le consommateur n’a pas encore été confronté à cette envolée des prix, que ce soit au niveau des plaquettes ou sur les prix des produits utilisant le beurre (viennoiserie, biscuits, pâtes pur beurre…). Essoré par déjà deux ans d’inflation, restera-t-il toujours disposé à payer ?