Filière foie gras : « il faut professionnaliser »

Les Marchés Hebdo : Le transport des canards dans la filière foie gras est-il un facteur de diffusion de l’influenza aviaire ?
Marie-Pierre Pé : Le transport est un facteur de risque identifié, parmi d’autres. Certains transporteurs sont très professionnels, mais il n’est pas certain que tous appliquent le guide des bonnes pratiques d’hygiène et de biosécurité lors des transports que nous avons édité en juillet. Il faut mieux sécuriser ces opérations. Nous proposons en outre de dédier les moyens de transport, d’une part aux canards prêts à gaver, d’autre part aux canards gras, comme cela se fait dans les zones d’abattage préventif. Certaines organisations de production ont des camions de couleurs différentes pour le maigre et le gras. Il faudra aussi mieux appréhender la désinfection et décontamination des caisses en plastique très répandues dans les filières courtes. La biosécurité n’est pas une question de système de production mais de professionnalisation.
LMH : Quelles solutions proposez-vous face aux autres risques ?
M.-P. P. : Nous souhaitons que la fonction d’attrapeur de volailles soit reconnue ; que les attrapeurs s’adaptent aux spécificités du canard – ils doivent en particulier porter des protections en tissu. Nous voulons un système d’alerte rapide. Et pour cela, que tous les éleveurs renseignent la base de données avicole.