Export : Les Pays-Bas offrent des opportunités aux entreprises agroalimentaires françaises
Une étude réalisée par le cabinet OCO Global pour FranceAgriMer donne des pistes aux entreprises françaises pour s’emparer du marché néerlandais.
Musique, émissions télévisées, vacances, « la France est à la mode aux Pays-Bas », a estimé Martijn Weijtens, conseiller agricole à l’ambassade des Pays-Bas à Paris, lors d’une table ronde le 28 février 2023. Actuellement, les Pays-Bas sont le 7e client de la France pour les produits agricoles et agroalimentaires. Les importations néerlandaises depuis la France sont en « croissance sensible ces dernières années », indique-t-il. Cependant, en flux d’importations en 2020, presque 35 % des produits agricoles et agroalimentaires français étaient importés, puis réexportés, et 30 % importés pour être exportés après une étape de transformation aux Pays-Bas. Le pays joue un rôle important dans le réapprovisionnement de l’Union européenne.
Les produits agricoles et agroalimentaires directement consommés aux Pays-Bas concernaient seulement 20 % des envois. Enfin, 15 % des importations étaient consommées après transformation sur place. L’étude propose des pistes aux entreprises françaises pour accroître leur part de marché dans un pays qui compte 17,5 millions de consommateurs, qui se dit « ouvert aux importations et aux produits étrangers », selon le conseiller agricole, et dont le secteur agroalimentaire est en croissance exponentielle depuis 2011. Le chiffre d’affaires du commerce de détail était de 48 milliards d’euros en 2021 et celui de la restauration hors domicile de 9,8 milliards d’euros.
Le fromage français apprécié
Le fromage est très consommé par les Néerlandais. Comme le vin et le champagne, ils considèrent que c’est un produit français de qualité. Il occupe une place importante lors des deux repas froids quotidiens, constitués essentiellement de sandwichs et de tartines. Les consommateurs optent pour des repas frais et faciles à cuisiner, « qui font écho au “fait maison” » des produits de « commodité ». À l’inverse, les produits congelés et les boîtes de conserve n’ont pas un franc succès. L’exportation de fromages français vers les Pays-Bas a donc de beaux jours devant elle.
Végétariens et flexitariens, un marché à fort potentiel
Aux Pays-Bas, environ 4 % de la population (750 000 personnes), contre 2 % en France, est végétarienne. Ces consommateurs demandent davantage de protéines alternatives, des substituts de viande ou de la viande cultivée. JBS, Mosa Meat ou encore Beyond Meat y développent leurs innovations.
Le flexitarisme est une règle. « Pour autant, les Néerlandais ne consomment pas moins de viande, a estimé Martijn Weijtens. La consommation de végétaux a augmenté. Cependant, celle de viande n’a pas diminué. »
Une forte demande en produits labellisés et en bio
Les achats de viande se font de pair avec un intérêt pour le bien-être animal. Ils se développent aussi en produits labellisés et en bio. Les consommateurs veulent des produits « durables » (naturels sains, sans additifs, sans conservateurs, authentiques et respectueux de l’environnement et du bien-être animal). En 2021, cette consommation a progressé de 7 % par rapport à 2020.
Des produits esthétiques et à des prix bas
Au-delà de leurs régimes alimentaires, les Néerlandais accordent de l’importance à l’emballage. Ils souhaitent qu’il soit moderne, même pour les aliments haut de gamme. « Les produits français sont perçus comme traditionnels », a précisé le conseiller agricole. Les consommateurs souhaitent également que ces produits soient en adéquation avec le budget, notamment dans un contexte d’inflation galopante.
Un fort attrait pour la « foodtech »
Aux Pays-Bas, les produits « foodtech » innovants ont du potentiel. Le pays offre « un des écosystèmes public-privé les plus grands au monde qui favorisent les développements de l’industrie agroalimentaire et des innovations », notamment avec sa Food Valley, précise l’étude. De nombreux voyants sont au vert pour les industriels français.