Valorisation des déchets
Excelrise et Nutripack ferment leur boucle
Quand les filières de recyclage sont trop diffuses ou inopérantes, on peut en monter en circuit fermé : le matériau usagé revient à son fournisseur qui le recycle à son compte. Voici deux exemples : un, dans l’industrie et la distribution, l’autre, dans la restauration collective.
Quand les filières de recyclage sont trop diffuses ou inopérantes, on peut en monter en circuit fermé : le matériau usagé revient à son fournisseur qui le recycle à son compte. Voici deux exemples : un, dans l’industrie et la distribution, l’autre, dans la restauration collective.
À travers sa société Ceisa Packaging, spécialiste des films imprimés rétractables pour bouteilles, canettes ou conserves, le groupe Excelrise offre aux industriels un film constitué à 40 % de polyéthylène issu de tri ménager, doté des mêmes propriétés mécaniques qu’un film issu de matière vierge, le PCR 40 %, ainsi qu’un film transparent constitué à 100 % de polyéthylène récupéré chez les industriels, le R100. Via sa société Semo Packaging, le groupe vend du film de palettisation constitué à 80 % de ce même matériau. Cette offre s’inscrit dans la démarche Reborn 2025 d’Excelrise, qui vise à ne fabriquer que du film recyclé à l’horizon 2025. Elle s’appuie sur les compétences d’un laboratoire capable de caractériser les matériaux collectés et sur sa collecte auprès des industriels et distributeurs. La nouvelle filiale d’Excelrise, XL Recycling, installe chez les industriels et distributeurs une presse pour mettre en balle le film usagé et leur achète cette matière.
Une matière usagée à vendre
Selon le président d’Excelrise, Arthur Lepage, le contexte est favorable. « Le polyéthylène est le deuxième gisement de matière plastique en France et en Europe, commente-t-il, la Chine est un débouché important pour les films de palettisation en polyéthylène ou “multipack” collectés, notamment par Suez. Mais elle a décidé de ne plus importer de déchets. » Arthur Lepage déclare à l’intention des industriels : « le déchet ne doit plus être considéré comme un poste de coût mais un poste de gain ».
Le dynamisme de Ceisa Packaging, un des leaders européens du film rétractable imprimé, assure les débouchés présents et à venir. Le fabricant présent dans l’Eure et le Loiret est en croissance de 25 % depuis dix ans, dit le groupe. Il exporte ses films à manchons, étiquettes en bague et à packs multiproduits, dans une soixantaine de pays.
Semo Packaging, présent dans les Vosges et les Pyrénées-Atlantiques, ouvre des débouchés supplémentaires sur le marché européen du film de palettisation et de suremballages de couches-culottes. Collectant 10 000 tonnes de films usagés à ce jour pour une production de 50 000 tonnes, XL Recycling prévoit de collecter 40 000 tonnes en 2025. Argument auprès des grandes marques soucieuses de leur bilan carbone : le RCR 40 représente une économie de 25 % de CO2, le R80 de 55 % et le R100 jusqu’à 70 %.
Recycler les barquettes des cantines
Second exemple de filière circulaire : celle des barquettes distribuées aux cuisines centrales de restauration collective par Nutripack (groupe Proplast). La société établit avec les sociétés de restauration, groupes hospitaliers et municipalités une convention de recyclage de ces barquettes en polypropylène. Celles-ci sont achetées ou échangées contre des cagettes ou plateaux de portage. Quelque 600 tonnes sont usinées dans le Nord et servent à fabriquer des ustensiles sans contact alimentaire. Contrainte pour le site de restauration : rincer les barquettes et les faire sécher à l’air libre (procédé validé par l’Ademe). Il est prévu, selon Martine Lamarenie, directrice du marketing de Nutripack, de leur simplifier la tâche.