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Canard
Ernest Soulard renforce ses capacités de production

Le spécialiste vendéen du canard a investi 10 millions d’euros dans un site de 7 000 m2 dédié à l’élaboration des foies gras et des confits. Un projet structurant conduit dans un contexte délicat.

Magali Panau Soulard, dirigeante d’Ernest Soulard. © Thierry Goussin
Magali Panau Soulard, dirigeante d’Ernest Soulard.
© Thierry Goussin

« On commence à voir la lumière au bout du tunnel », positive Magali Panau Soulard, dirigeante d’Ernest Soulard. Comme toute la filière canard, la société vendéenne subit la crise sanitaire et ses conséquences sur la RHD (45 % de son chiffre d'affaires), l’influenza aviaire et la fermeture de marchés à l'exportation, la flambée des coûts de l’aliment. L’entreprise familiale a perdu 10 % de son chiffre d’affaires l’an dernier.

Après avoir eu recours à la surgélation, elle a réduit la voilure de 15 % en production depuis janvier, accompagnant ses éleveurs partenaires, situés dans un rayon de 80 kilomètres. La conduite d’un projet structurant pour les années à venir a permis à Ernest Soulard et ses salariés de mieux passer cette période difficile.

La société a eu l'occasion de racheter et transformer un ancien couvoir du groupe Doux, situé à 300 mètres de son site historique de L’Oie (Vendée), pour en faire la Cuisine de Constance. Portant le prénom de la femme d’Ernest et grand-mère de Magali, ce site dédié à l’élaboration des foies gras et confits de canard vient se substituer à deux outils existants, arrivés à saturation. Des ateliers ont pu être cédés, ceux de Caylus (Tarn-et-Garonne) à la société Cochonnailles du Haut-Bois (Eure-et-Loire) et ceux de Saint-Paul-en-Pareds (Vendée). Cette rationalisation permet au site de travailler sur de l’ultrafrais, également de réaliser des économies de transport et de CO2. Les capacités de production ont été plus que doublées. « On faisait 600 tonnes. Nous voulons être à 1 000 tonnes d’ici à deux ans, voire avant, et progresser à 1 500-2 000 tonnes dans les cinq ans », indique Magali Panau Soulard.

Artisanat et automatisation

Dix millions d’euros ont été investis dans l’aménagement de 7 000 m2, avec un effort porté sur l’optimisation des consommations énergétiques. Tout en conservant les savoir-faire artisanaux, des procédés ont été automatisés et une attention particulière portée à l’ergonomie, dans un contexte local de forte tension sur l’emploi. Dans l’atelier dédié aux confits, on retrouve, à côté des friteuses, des marmites qui permettent de cuisiner des productions spécifiques, comme le bio. Mobilisant une dizaine d’éleveurs, le bio reste une niche avec 2 500 canards par semaine sur un total de 100 000 en moyenne.

On souhaite exporter davantage nos produits cuits

L’investissement de 3 millions d’euros dans les lignes de production et conditionnement a notamment été pensé en vue d’une certification IFS. « Le dossier est ouvert, on souhaite exporter davantage nos produits cuits », précise Magali Panau Soulard.

Présente dans trente-six pays, la société réalise déjà la moitié de son activité à l'étranger. Entrée en production en novembre 2020, la Cuisine de Constance est montée en puissance depuis le début de l’année. Vingt-deux salariés s’y affairent, avec un potentiel à cinquante lorsque l’outil aura atteint sa pleine capacité. Pour Magali Panau Soulard, cette période de crise aura finalement « permis de mener des projets de fond. Nous sommes dans les starting-blocks pour repartir très vite et très fort ». Cette reprise attendue se fera avec une nouvelle identité visuelle, alliant tradition et modernité autour du blanc et du noir.

Création d’une cellule R&D

En lien avec le nouvel outil, Ernest Soulard a créé fin 2020 une cellule R&D pluridisciplinaire, intégrant son chef cuisinier et des représentants des services industrie, commerce, qualité et marketing. Elle sera chargée de s’assurer de la qualité constante des produits sortis de la Cuisine de Constance. Également de réfléchir sur de futures gammes qui pourront être développées dans les 1 500 m2 encore vacants dans le bâtiment. Magali Panau Soulard évoque des pistes comme la valorisation accrue des canards bio ou une offre en solutions plus élaborées pour le marché de la restauration, si celui-ci connaît une fuite de compétences post-Covid. Elle assure que la société gardera son identité de spécialiste du canard, indépendant et intégré.

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