L’avis d’une Fédération régionale de l’industrie agroalimentaire
Emploi : l’agroalimentaire doit faire connaître ses métiers pour être plus visible
Les Marchés Hebdo : Le secteur agroalimentaire souffre d’un manque d’attractivité, quelles sont les pistes explorées aujourd’hui afin d’y remédier ?
Jean-Michel Salon : Il y a avant tout un problème d’identification du secteur agroalimentaire, trop souvent confondu avec les métiers de l’agriculture, de la restauration et de la distribution. La crise, qui a remis un coup de projecteur sur ces métiers mis à contribution pour assurer le maintien de l’approvisionnement des magasins, a amené un certain éclairage, mais il est encore trop tôt pour voir s’il y a eu un réel changement. C’est à nous maintenant de nous faire connaître en menant un travail de proximité pour que nous soyons plus visibles. Nous devons aller à la rencontre des collégiens pour leur présenter le secteur, des lycéens pour leur parler des métiers. Les entreprises doivent davantage ouvrir leurs portes, via des partenariats avec des acteurs locaux tels que Pôle Emploi et à l’occasion d’évènements tels que la semaine de l’emploi, afin d’avoir des relais médias. Cela nous permet de bénéficier d’un coup de projecteur afin d’être mieux compris.
LMH : Comment vous rapprochez-vous des demandeurs d’emploi qui ne sont plus dans un parcours scolaire ?
J-M.S. : Nous recommandons aux entreprises agroalimentaires de travailler davantage avec les Geiq, encore trop méconnus, alors que certains sont spécialistes du secteur. Ces groupements permettent de recruter une personne adaptée aux besoins de l’entreprise et de le former en alternance pendant 6 à 24 mois. À la fin de la période, le salarié se voit remettre un diplôme qu’il pourra valoriser par la suite et le rendra plus légitime auprès d’autres employeurs qu’un intérimaire. Mais dans la majeure partie des cas, ces personnes sont embauchées dans la société qui les a accueillis. Les Geiq sont des solutions très vertueuses pour la lutte contre le chômage, permettent de former les salariés et représentent une belle alternative à l’intérim.
LMH : Le manque de rémunération représente-t-il une vraie difficulté pour les entreprises pour recruter ?
J-M.S. : Ce problème arrive loin dans la liste des difficultés de recrutement des entreprises. Lors du recrutement, les sociétés peuvent mettre en avant les primes, les épargnes salariales et les conditions de repos, en promouvant le bien-être au travail de leurs collaborateurs. Les soucis majeurs sont avant tout le manque de candidatures, parfois dans des bassins géographiques où il est rare de trouver des profils compétents et en adéquation avec les besoins des entreprises.