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RSE
Emballages alimentaires : le temps de l’écoresponsabilité

Sous pression législative ou du consommateur, l’industrie agroalimentaire doit adopter des emballages contribuant à l’effort national de recyclage, plus écologiques ou réutilisables. Et aussi argumenter auprès des écocitoyens. L’écoresponsabilité est une quête.

© New Africa

Le gouvernement doit présenter cet été son projet de loi pour l’économie circulaire. La France et les autres pays de l’UE devront transcrire avant 2021 la directive visant à interdire les plastiques à usage unique. La société tout entière réclame des emballages alimentaires moins nocifs pour l’environnement. La Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), qui fédère une grande proportion de TPE et PME agroalimentaires, prend les devants. Elle a décidé d’intégrer la conception des emballages à son label PME+ valorisant la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entrepreneurs.

La Feef demande à Adelphe, la filiale de conseil de l’éco-organisme Citeo, d’apporter son expertise à ses adhérents PME+ dans trois domaines : alléger et optimiser l’emballage ; améliorer la recyclabilité ; apposer les consignes de tri.

La brique plutôt que le verre

La recyclabilité n’est pas une fin en soi. Le verre est très recyclé. Il a les faveurs des consommateurs pour cette raison. Cependant, l’huile d’olive bio Soléou lui a préféré la brique (Tetra Prisma Aseptic). La marque explique pourquoi : la brique est constituée à 75 % de carton issu du bois (FSC) ; elle a demandé dix fois moins de CO2 que pour fabriquer une bouteille de verre ; le transport des briques est optimisé grâce à un meilleur comblement des vides et un poids plus léger ; l’emballage a « 3 fois moins d’impact que le verre ».

Soléou précise que la brique protège l’huile de la lumière et qu’elle ne nécessite pas d’être rincée avant le tri.

100 % d’emballages plastique recyclables ou réutilisables en 2025

Le plastique est encore peu recyclé. Cependant l’industrie alimentaire dans son ensemble ne l’abandonnera pas pour de nombreuses raisons. L’Association nationale de l’industrie alimentaire (Ania) donne plusieurs arguments en faveur des emballages plastique : tout en présentant « d’excellentes propriétés en matière de conservation, de préservation et d’hygiène », ils savent se faire légers, souples et résistants ; autant de qualités réduisant l’empreinte carbone au transport.

L’Ania rappelle aussi que leur fabrication est économe en énergie. L’association signale qu’un « large collectif d’entreprises du secteur » a signé le 21 février 2019 le « pacte national sur les emballages plastique ». Celui-ci prévoit notamment, d’ici à 2022, d’atteindre collectivement 60 % d’emballages plastique recyclés, puis d’ici à 2025 d’atteindre 100 % d’emballages recyclables ou réutilisables, ayant d’ici là éliminé ceux qui posent problème ou qui se révèlent inutiles.

La participation du secteur à l’économie circulaire de l’emballage plastique consiste aussi à viser 600 000 tonnes d’incorporation de résines recyclées d’ici à 2025, notamment dans les bouteilles.

L’aptitude au recyclage est un chantier qui s’ouvre

Si l’Ania compte sur Citeo pour faire la promotion du tri auprès du grand public et des collectivités, certaines entreprises font leur propre communication. C’est le cas de Fleury Michon. La marque détaille sa politique en faveur de l’économie circulaire sur son site Internet : 100 % d’emballages mentionnant les consignes de tri ; utilisation de 28 % de plastique recyclé dans les barquettes de jambon ; l’équivalent de 8 % d’emballages mis en marché évités par an en moyenne depuis 2010 grâce à la réduction de l’épaisseur des packagings en plastique ; 3,1 M€ d’écotaxe collectés, « ce qui correspond au financement d’une ville de la taille de Rennes », précise le charcutier.

Fleury Michon explique aussi comment on peut réutiliser le bocal Salad’Jar dans lequel sont vendues les salades traiteur distribuées en corners dans les grandes surfaces par sa filiale Esprit frais. Ce bocal est robuste, d’une composition similaire à celle d’une bouteille d’eau, se ferme en vissant un bouchon en aluminium. Il se prête aux usages alimentaires ou décoratifs.

Économies de ressources

L’industrie charcutière a réduit les poids des barquettes et pots au cours de ces dix dernières années ; elle a éliminé le PVC, inapte au recyclage. Quand Citeo était encore Eco-Emballages, la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes (Fict) avait édité avec l’organisme un guide d’écoconception des emballages. Ce guide, qui reste une référence, propose une démarche globale d’économie de ressources et un choix de constituants aptes au recyclage qui respecte les impératifs d’étanchéité, de scellage, de praticité, etc. « L’aptitude au recyclage est un chantier qui s’ouvre avec l’élargissement des consignes de tri », constate Thierry Grégori, directeur scientifique et réglementaire de la Fict.

Les industriels de cette filière, comme ceux des plats cuisinés ou du traiteur frais, ont de très nombreuses questions techniques à résoudre.

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