Éleveurs et commerçants en bestiaux souhaitent que les cotations affichent les plus-values
Fait peu banal, la FNB (fédération nationale bovine) et la FFCB (fédération des commerçants en bestiaux) ont diffusé ce matin un communiqué commun dénonçant la pratique des compléments de prix à l’aval de la filière. Ces compléments de prix des bovins abattus « peuvent être versés plusieurs mois après l’acte d’achat », précise le communiqué. Ils ne sont pas clairement justifiés, regrette-t-on à la FNB. Mais le fond du problème est qu’ils « ne sont pas intégrés aux déclarations des prix des entreprises auprès de FranceAgriMer ». Ces pratiques « ont pour seul objet de manipuler les cotations », selon le communiqué. Objectivement, celles-ci s’en trouvent réduites. Ce dysfonctionnement est dénoncé alors que la FNB veut faire valoir la démarche Éleveur & Engagé lancée en juin 2016. Les éleveurs sont censés recevoir une plus value pour les viandes « Cœur de gamme » vendues par les détaillants engagés. Selon Éric Chapelle, directeur de la FNB, l’intégration de la plus-value dans la cotation est techniquement possible, puisque les carcasses sont orientées vers telle ou telle valorisation après de ressuage. « Sur le terrain c’est la pagaille », s’exclame Gérard Poyer, président de la FFCB, voyant que les commerçants en bestiaux ne savent parfois plus comment payer les éleveurs engagés dans la qualité. Selon lui, le complément de prix pose un double problème de transparence et d’équité.
Sylvie Carriat