Porc : « Les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas »
Les abattoirs de porc et de viande en général ne parviennent pas toujours à faire face à la conjoncture économique. Plusieurs ont déjà mis la clé sous la porte. Pour l’Institut du porc, les abattoirs français bien que fragiles économiquement résistent mieux que leurs voisins du Nord de l’Europe à savoir, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas.
Les abattoirs de porc et de viande en général ne parviennent pas toujours à faire face à la conjoncture économique. Plusieurs ont déjà mis la clé sous la porte. Pour l’Institut du porc, les abattoirs français bien que fragiles économiquement résistent mieux que leurs voisins du Nord de l’Europe à savoir, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas.
« En 2023, trois lignes d’abattage ont annoncé leurs arrêts : Celles-sur-Belle, le Neubourg, Sablé-sur-Sarthe », rappelle Nicolas Rouault, ingénieur d’études économiques à l’Ifip. « La veille réalisée en 2024 comptabilise au moins une dizaine d’abattoirs en difficulté. Plutôt des petites structures telles que Quintin Viandes », renchérit l’ingénieur d’études économiques. Dans un contexte de tensions économiques, le nombre d’abattoirs agréés CE porc s’amenuise en France. En l’espace de 24 ans (2000-2024), la France est passée de 227 de ces abattoirs à 157 seulement selon l’Ifip d’après la liste des établissements agréés du ministère de l’Agriculture.
Des résultats négatifs pour les opérateurs du porc
« En 2023, pour la première fois depuis 2013 le résultat courant avant impôt du secteur de l’abattage-découpe est négatif : -1,7 % du chiffre d’affaires, soit une baisse de cinq centimes par kilogramme de carcasse, notamment en raison des prix du porc records, de la hausse des charges énergétiques mais aussi à cause du manque de porcs à abattre », explique Nicolas Rouault.
Chez les charcutiers-traiteurs aussi ces deux dernières années ont été marquées par des difficultés économiques. « La marge nette des entreprises de charcuterie s’est effondrée », avait indiqué Fabien Castanier, délégué général de la Fict à la rédaction.
Fortes restructurations de l’outillage d’abattage dans le Nord de l’Europe
Cette fragilité de l’activité d’abattage n’est pas propre à l’Hexagone. D’ailleurs, « les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas », estime l'ingénieur d’études économiques. Pour rappel, « Vion s’est désengagé de six sites industriels en Allemagne ».
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Ce qui a permis aux abattoirs français de mieux résister
« En France, l’adéquation entre production, abattage et consommation a permis de ne pas se retrouver dans une telle situation. Aussi, la performance industrielle et les coûts de collecte faibles dans les zones à fortes densité d’élevage ont permis aux abattoirs du Grand-Ouest de résister », soutient Nicolas Rouault.
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« L’activité avec des filières spécifiques telles que les labels, les marques et les signes de qualité du territoire a pu être un facteur de résilience. Enfin les abattoirs dans les régions où la production baisse moins fort qu’au niveau national et avec un déficit régional des capacités d’abattage s’en sortent généralement mieux », ajoute l’ingénieur d’études économiques.