[Édito] Bien-être animal, le revers de la médaille
En Allemagne, on ne broie plus de poussins mâles depuis 2022. Nos voisins ont opté dans un premier temps pour l’élevage des « frères ». Échec, le consommateur n’apprécie pas ces poulets moins bien conformés, et les producteurs ont fini par reculer face aux coûts alimentaires. En janvier 2022, 60 % des poussins mâles étaient engraissés, en décembre, ce n’était plus que 40 % et les experts allemands s’attendent à de nouveaux replis. Dorénavant, c’est le sexage in ovo qui a le vent en poupe. Mais le coût est supporté par l’amont. Les producteurs qui fournissent la grande distribution qui veut pouvoir garantir l’absence de broyage des poussins mâles ont davantage recours à des mues et gardent leurs poules plus longtemps. Mais pour ceux qui travaillent avec l’industrie, les grossistes, les marchés, le broyage des poussins n’est pas un critère, seul compte le prix. L’Allemagne a donc importé ses poulettes, de Pologne et des Pays-Bas, où les « frères » sont broyés sans autre forme de procès. En effet, si les mises en place de poulettes d’un jour ont chuté de 34 % en Allemagne en 2022, comparées à 2021 selon l’Itavi, celles de poulettes prêtes à pondre n’ont reculé que de 2,6 %.
Côté pile, une mesure pour le bien-être animal. Côté face, du broyage, du transport et une perte de souveraineté.