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L’avis de la coopération agricole
Dominique Chargé : « Le plan de relance est insuffisamment musclé pour assurer un transfert de la recherche vers les acteurs du terrain »

Dominique Chargé, président de La Coopération agricole. © La Coopération agricole
Dominique Chargé, président de La Coopération agricole.
© La Coopération agricole

Les Marchés Hebdo : Face à la perte de compétitivité de la France, le plan de relance présente-t-il l’occasion de réinvestir dans l’appareil productif national ?

Dominique Chargé : Tout à fait ! Ces dernières années, la France a perdu de sa capacité sur l’accompagnement du développement de la production agricole et agroalimentaire, provoquant la diminution de notre balance commerciale. Le plan de relance tombe donc à point nommé pour reconquérir cette souveraineté alimentaire et nous permettra d’investir dans notre appareil productif tout en y intégrant les problématiques liées au changement climatique, car nous ne regagnerons pas de compétitivité sur le long terme si nous ignorons les enjeux écologiques. Celui-ci présente toutefois deux limites. La première : le plan de relance aidera le secteur sur deux ans, alors qu’un soutien sur une durée de cinq à dix ans serait nécessaire pour assurer la transition écologique. Il va falloir donc être vigilant à ce que le soufflé ne retombe pas. La seconde : le plan de relance est très axé sur la recherche et l’innovation. C’est bien, mais il est insuffisamment musclé pour assurer un transfert des innovations liées à la recherche vers les acteurs du terrain. Après, ça ne serait plus un plan de relance, mais un fonds pour accompagner la transition écologique et la reconquête de la souveraineté alimentaire.

LMH : Quel rôle les coopératives ont à jouer pour assurer la reconquête de la souveraineté et la transition agroécologique ?

D. C. : Toutes sont en phase pour mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour retrouver de la compétitivité. Je travaille par exemple à un projet de fourniture de volailles labellisées pour la restauration collective, un secteur qui importe en moyenne trois poulets sur quatre. L’objectif des coopératives est de participer à cette dynamique de réinvestissement dans l’appareil productif français. Il faut maintenant que ces nouveaux projets soient acceptés par les Français qui veulent des produits français alors que de nombreuses initiatives telles que des constructions de réserves d’eau provoquent des controverses sociétales. Ce genre de problématique fait reculer la France dans sa quête de la souveraineté.

Nous sommes par ailleurs aussi en phase pour mener à bien toute action dans le cadre de la transition écologique avec de nouveaux modes de production tels que les œufs alternatifs, mais il manque aujourd’hui une valeur à retrouver sur les marchés. La rémunération des producteurs est la clé pour regagner de la compétitivité et notre souveraineté.

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