Crise agricole : la bio est deux fois perdante
L’agriculture biologique, prisonnière d’une niche commerciale, n’est rémunérée ni pour ses coûts ni pour ses services.
L’agriculture biologique, prisonnière d’une niche commerciale, n’est rémunérée ni pour ses coûts ni pour ses services.
La Fédération de l’agriculture biologique (Fnab) « appelle à une revalorisation urgente du revenu agricole biologique, à la hauteur des services rendus », clame-t-elle. Elle craint que ses modèles de production vertueux ne ressortent encore plus pénalisés de la crise agricole.
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« Nous n'avons aucune idée des marges des différents intermédiaires entre nous et le consommateur.»
Des hausses de prix en bio refusées
Sur la question des prix, Philippe Camburet, président de la Fnab, ne mâche pas ses mots : « En bio, la loi Egalim est tout simplement inefficace », expliquant dans le communiqué « que les coûts de production ne sont pas pris en compte pour fixer le prix et surtout, nous n’avons aucune donnée sur les marges des différents intermédiaires entre nous et le consommateur ». La Fnab dénonce que les hausses de prix soient refusées aux producteurs biologiques, alors que le prix final au consommateur augmente.
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Bio, la peur du sacrifice
Sur la question des services rendus à l’environnement et à la société par l’agriculture biologique, Loïc Madeline, secrétaire national en charge de la Politique agricole commune à la Fnab, regrette qu’ils ne soient pas rémunérés par les pouvoirs publics. « Qui prend en charge les coûts cachés des modèles de production non vertueux ? », demande-t-il. Producteur de bovins viande, de céréales et de pommes de terre, Loïc Madeline confie sa crainte que l’agriculture biologique soit sacrifiée.