Confinement : « je pense qu’on pourra distinguer un avant et un après »
Les Marchés Hebdo : Les achats « de précaution » dans les grandes surfaces ont épuisé rapidement certaines références. D’autres sont restées en rayon. Les marques vont-elles en tirer un enseignement ?
Xavier Terlet : Les produits basiques ont été achetés en masse pour satisfaire les besoins primaires. L’urgence ne porte pas à la recherche d’innovations. Il y a deux stades dans l’acte d’achat. Premier stade, la peur de manquer. Elle a conduit à acheter beaucoup de pâtes, de riz - mais certainement pas du riz Basmati des contreforts de l’Himalaya. Dans l’ensemble, ce sont des produits consistants et premiers prix. Dans un second temps, on pense à se procurer des petits plaisirs ; c’est le petit carreau de chocolat, des bonbons. Mais on en reste là aussi à des produits assez basiques.
LMH : Ces choix risquent-ils de laisser des traces dans les modes de consommation ?
X. T. : Je pense qu’on pourra distinguer un avant et un après. Les consommateurs reviendront à la volonté de consommer. Mais peut-être d’une autre manière. En télétravail, avec des enfants à la maison, ils découvrent les livraisons de repas, qui les soulagent d’avoir à composer deux menus par jour. Et aussi d’autres solutions comme les plats en kit à préparer soi-même, en s’épargnant la liste de course. Ils découvrent que c’est pratique et pas très cher.