Filière
Comment le sucre de betterave réduit ses émissions
En trente ans, la filière sucrière issue de la betterave a réduit sa consommation énergétique et ses émissions de carbone. Aperçu des actions de Tereos et Cristal Union.
En trente ans, la filière sucrière issue de la betterave a réduit sa consommation énergétique et ses émissions de carbone. Aperçu des actions de Tereos et Cristal Union.
La transformation des betteraves en sucre et alcool a fortement réduit sa consommation énergétique et réduit ses émissions, les sucreries remplaçant le charbon et le fioul par le gaz naturel et la cogénération. Un bilan de cette conversion en 2011 a été publié par le Syndicat national des fabricants de sucre (SNFS). Le gaz naturel représentait 69 % du carburant utilisé et le coût énergétique avait chuté d’un quart depuis 1990. Les progrès se sont poursuivis. Tereos (marque Béghin Say) affiche dans son rapport 2018 du développement durable la note B (sur l’échelle de A à F) de l’agence britannique CDP (anciennement Carbon Disclosure Project) pour son activité en France. Le groupe utilise de l’éthanol de lignocellulose et du biogaz de vinasses (coproduits de la betterave) et de la « vapeur verte » produite par Suez à partir de déchets ménagers (vapeur utilisée en distillerie).
Entre autres actions favorables au climat, Tereos valorise ses résidus en alimentation animale et perfectionne sa logistique. Le sucrier s’est doté d’un centre de conditionnement en sacs pour le grand export à Cambrai. Ceux-ci sont expédiés par voie fluviale par conteneurs avant de prendre la mer.
Encore un point à risque : la cristallisation
Autre major du sucre de betterave, Cristal Union (Daddy, Cristalco) est certifié Iso 50001 pour son management de l’énergie. Les activités énergivores prises en compte sont l’acheminement des betteraves jusqu’aux sucreries, l’extraction du sucre et la distillation de l’alcool. Le sucrier a achevé sa conversion au gaz naturel en 2018. Le rapport RSE 2018-2019 de Cristal Union identifie un point « à risque » : la cristallisation du sucre, étape coûteuse en énergie. En effet, la richesse exceptionnelle des betteraves en 2018 a réduit le progrès réalisé depuis 2010 : 5 % de réduction de consommation énergétique et 14 % de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (le gaz carbonique), contre respectivement 10 % et 25 % dans le rapport précédent.