Commerce extérieur
Comment évoluent nos échanges de produits laitiers ?
Dans un contexte de disponibilités serrées, nos exportations de produits laitiers tendent à reculer tandis que nos importations ont progressé surtout sur la matière grasse.
Dans un contexte de disponibilités serrées, nos exportations de produits laitiers tendent à reculer tandis que nos importations ont progressé surtout sur la matière grasse.
Le solde commercial de la France s’est dégradé pour les produits laitiers sur les quatre premiers mois de 2022, selon les données des Douanes rapportées par FranceAgriMer. "Les exportations se sont établies à leur plus bas niveau depuis 2014 (hormis début 2020, au contexte évidemment particulier)" précise l'Idele qui note de plus que, '"historiquement, le premier quadrimestre constitue pourtant la période de l’année où les exports sont les plus élevés".
En effet, alors que la collecte laitière était en berne, nos disponibilités étaient plus limitées ce qui a conduit à une baisse de nos envois. La France a ainsi exporté moins de 360 000 tonnes de matières sèche utile, c’est 3 % de moins que l’an dernier, et en a importé près de 263 000 tonnes, soit 3,5 % de plus que l’an dernier.
Un net déficit commercial en beurre et crème
Nos exportations de beurre ont progressé malgré les tensions (+11 %) mais pas autant que nos achats (+17 %) notre solde commercial s’est donc encore dégradé : la France était déficitaire de près de 37 100 tonnes. En crèmes, nos exportations ont plongé de 19 %, mais nos achats ont aussi reculé de 11 %, car les disponibilités de crème sont serrées dans toute l’UE. Le déficit de la France (28 600 tonnes), s’est encore aggravé de 11 %.
En poudre de lait, le solde se dégrade
A seulement 77 300 tonnes, nos exportations de poudre de lait écrémé ont chuté de 19 %, tandis que nos achats progressaient de 13 %. La France reste largement exportatrice nette de poudre de lait 0 % avec un solde de plus de 64 700 tonnes, qui s’est néanmoins dégradé de 23 %.
Le fromage, toujours premier à l’export
Avec 1,09 milliard d’euros, le fromage est le premier produit laitier en valeur pour les exportations françaises. Nos ventes ont progressé en volume de 3 % à 220 500 tonnes, tandis que nos achats reculaient de 18 % à moins de 139 000 tonnes. La part des fromages dans nos exportations tend à se renforcer (+6 points entre 2015 et 2022 a calculé l'Idele), notamment les fromages affinés.
La hausse des prix des produits laitiers pèse sur notre solde
La France a acheté pour 2,39 milliards d’euros de produits laitiers sur les quatre premiers mois de l’année, c’est 29 % de plus que l’an dernier, nos achats ont donc bien plus progressé en valeur qu’en volume dans le sillage des prix mondiaux. Nos avons sur le même temps exporté pour 3,81 milliards d’euros de produits laitiers, c’est 11 % de plus que l’an dernier, la flambée des prix compensant la baisse des volumes. "L’excédent commercial de la France en produits laitiers s’est logiquement dégradé de -14% /2021, à +1 Mrd € au 1er quadrimestre. A l’exception des ingrédients secs, tous les produits laitiers subissent une érosion de leur solde commercial, celui du beurre étant le plus spectaculaire (-195 M€)" conclue l'Idele.