« Ce qui est vital : stopper la guerre des prix »

Les Marchés Hebdo : Qu’attendez-vous de ces états généraux de l’alimentation ?
Jean-Philippe Girard : Ce qui est vital pour nos agriculteurs et nos entreprises c’est de faire stopper la guerre des prix, qui entraîne une destruction de valeur de plus de 1 milliard d’euros chaque année. Il faut que nous trouvions des solutions pour recréer de la valeur auprès de chaque acteur de la filière. Nos entreprises sont résilientes, mais elles manquent d’oxygène aujourd’hui. Il nous paraît important également de restaurer de la confiance, entre notre amont et notre aval d’une part, et entre ceux qui produisent et les consommateurs, d’autre part.
LMH : Quels sont les ateliers les plus importants pour les entreprises agroalimentaires ?
J.-P. G. : Nous allons participer à tous les ateliers pour marquer notre volonté de coconstruire autour d’un projet commun. Nous ne viendrons pas seulement avec des doléances, mais surtout avec des contributions et des propositions pour montrer que l’industrie agroalimentaire est au rendez-vous et souhaite que l’on sorte de l’ornière. Parmi les sujets les plus importants pour nous, il y a l’atelier 8, autour des relations commerciales, et le 6 et le 7 sur les prix payés aux producteurs et à l’adaptation de la production agricole aux besoins des marchés et des transformateurs. Sur tous ces ateliers, il nous paraît très important de garder en tête que nos concurrents ne sont pas seulement Brésiliens ou Chinois, mais aussi Européens. Attention à ne pas entraîner nos agriculteurs et nos entreprises dans un projet qui n’aurait pas d’avenir face à nos voisins européens. Après, je le redis, tous les travaux qui permettent de renouer la confiance entre les consommateurs et nous sont très importants.
LMH : Y a-t-il d’autres sujets qui vous paraissent essentiels et qui ne sont pas au programme de ces états généraux ?
J.-P. G. : Nous souhaitons que l’éducation alimentaire fasse partie intégrante de ces états généraux. Nous aimerions aussi aborder l’idée de la création d’un fonds de modernisation et de soutien à la filière, cela mériterait réflexion.