Camembert de Normandie : « nous aurions aimé une IGP »
Les Marchés Hebdo : Êtes-vous satisfaite de l’accord de principe annoncé par l’Inao sur l’évolution du cahier des charges de l’AOP Camembert de Normandie vers une double AOP ?
Émilie Fléchard : Nous n’étions pas partisans d’une double AOP qui va distinguer les camemberts fabriqués en Normandie, d’une part, et ceux au lait cru moulés à la louche, d’autre part. Nous aurions aimé une IGP, ce qui n’était pas possible pour des raisons juridiques, selon l’Inao. Le but de ce groupe de travail était de clarifier les choses pour le consommateur. Je ne suis personnellement pas sûre que ce sera le cas. Une IGP aurait été un logo différenciant, porteur de réassurance pour le consommateur.
LMH : Cet accord va entraîner quels changements dans votre production ?
E. F. : Difficile de le dire pour le moment, le cahier des charges définitif n’est pas établi. 50 % de notre chiffre d’affaires est réalisé sur l’AOP actuellement. Toujours est-il qu’il faudra d’autant plus communiquer auprès du consommateur pour promouvoir le lait cru et le moulage à la louche sur table. Nous avons d’ailleurs lancé un nouveau site pédagogique et transparent sur nos produits la semaine dernière. J’espère que le terme « véritable camembert » sera un gage suffisant. Mais finalement, c’est la qualité des produits qui fera la différence.