Pourquoi les importations d’emmental augmentent
Les dirigeants de Sodiaal et de la Coopérative U ont alerté sur la hausse des importations d’emmental. Une hausse confirmée par le Cniel, alimentée par une consommation très dynamique.
Les dirigeants de Sodiaal et de la Coopérative U ont alerté sur la hausse des importations d’emmental. Une hausse confirmée par le Cniel, alimentée par une consommation très dynamique.
« Les importations d’emmental ont bel et bien atteint un record en 2023, à 47 000 tonnes, et sur les neuf premiers mois de 2024 elles progressent encore de 10 % » confirme Jean-Marc Chaumet, directeur Économie du Cniel. Des chiffres qui semblent donc légitimer l’inquiétude de Jean-Michel Javelle, président de la coopérative Sodiaal et Dominique Schelcher, président directeur général de la Coopérative U. Ils ont lancé un Collectif emmental français, qui interpelle le consommateur mais aussi la distribution pour favoriser l’emmental hexagonal.
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Des importations tirées par la forte demande en emmental
« Les importations françaises d’emmental présentent en réalité des évolutions contrastées, avec des années de hausse et de baisse. Pourtant, les fabrications tendent à augmenter sur le long terme, mais parfois l’offre ne permet pas de satisfaire la demande, notamment quand la collecte est réduite », continue Jean-Marc Chaumet. Ainsi à 254 000 tonnes, les fabrications d’emmental en 2023 dépassaient les niveaux atteints les années précédentes, sans égaler le pic de 2020 à 257 000 tonnes. « En moyenne, ces dernières années, elles atteignent 250 000 tonnes, il n’y a pas de tendance à la baisse des fabrications », précise l’économiste. La demande en emmental ne cesse de progresser grâce au boom des fromages ingrédients depuis quelques années.
D’où vient, où va l’emmental importé
« Pays-Bas et Allemagne fournissent les trois quarts de l’emmental importé, avec des petits volumes d’Irlande et de Belgique » relève le directeur. Si en rayon on trouve effectivement de l’emmental importé, souvent avec marqué origine UE, « une part importante des importations part probablement en RHF, même si on ne peut pas quantifier les flux », mentionne l’économiste.
Pour les importations de râpé, l’Italie domine
Les données douanières ne comportent qu’une seule ligne pour les fromages râpés, sans distinction par fromage. « L’Italie domine largement avec du parmesan et du grana padano sur cette catégorie » relève Jean-Marc Chaumet.