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Légumes
Bonduelle résilient dans un monde ébranlé

Le groupe légumier nordiste a continué à promouvoir ses nouveautés en Europe, en Amérique du Nord et en Russie pendant que la crise sanitaire perturbait ses sites de production. Il renforce ses liens en agriculture.

La pandémie de coronavirus a davantage affecté la rentabilité de Bonduelle que son chiffre d’affaires en 2019-2020, a dit Grégory Sanson, directeur général adjoint finance et développement du groupe, au cours d’une conférence en ligne le 28 septembre. La crise sanitaire mondiale lui a coûté entre 7 et 10 millions d’euros de rentabilité opérationnelle courante, celle-ci ayant glissé de 123,7 millions d’euros en 2018-2019 à 108,7 M€ en 2019-2020, selon la direction du groupe. Ceci alors que le chiffre d’affaires annuel de 2,85 milliards d’euros a progressé de 2,8 % au total : de 1,4 % du fait de l’expansion des ventes et de 1,4 % du fait de changes positifs portés par les dollars US et canadien et le rouble russe. Les activités de Bonduelle en Europe et en Amérique du Nord ont souffert de « l’effondrement du food service », selon le directeur général Guillaume Debrosse : ce segment représentant 20 % du chiffre d’affaires global a reculé de 9,8 % au cours de l’exercice. Les ventes de produits frais, salades en sachet et traiteur ont par ailleurs souffert de la concurrence des marchés de proximité de légumes non transformés et du coup d’arrêt du snacking.

Répartition des risques

Mais la crise sanitaire a surtout affecté les moyens de production dans les 56 sites du groupe dont aucun n’a fermé : réduction d’effectifs productifs, primes d’engagement, logistique complexe, abandons de cultures… Les moyens de production ont été particulièrement touchés en Amérique du Nord où une importante proportion de la main-d’œuvre vient d’Amérique du Sud. Ceci n’a pas empêché le leader absolu des « bowls » (coupes de salade composée) aux États-Unis et au Canada d’élargir sa gamme, d’accroître ses capacités de production et de relancer une marque de snacking. Grégory Sanson a vanté à la conférence la solidité financière du groupe et sa diversification entre marchés et trois technologies : l’appertisation, la surgélation et le conditionnement en frais. La conserve est la technologie gagnante de l’exercice, du fait des achats de précaution de part et d’autre de l’Atlantique ; le chiffre d’affaires global des conserves a grimpé de 9,1 %. Les surgelés ont moins progressé car ils dépendent aussi de la restauration. Le département Bonduelle Europe Long Life (BELL) qui représente les activités conserve et surgelés en Europe occidentale (897 M€ de chiffre d’affaires) a vu les marques Bonduelle et Cassegrain gagner des parts de marché. Le département Bonduelle Americas Long Life (BALL), qui représente les mêmes activités en Amérique du Nord (647 M€ de chiffre d’affaires), a lancé des nouveaux produits malgré un climat peu propice, et renforcé sa notoriété à travers le web.

Ouverture du capital aux agriculteurs

Au bénéfice de ses opérateurs, le groupe proposera à son assemblée générale du 3 décembre de réduire de 20 % les ratios habituels de dividendes. Pour leur part les membres du Conseil de surveillance et les administrateurs renoncent à 20 % de leurs jetons de présence et de leur rémunération. Le groupe proposera aussi d’ouvrir son capital à hauteur de 8 millions d’euros aux agriculteurs qui approvisionnent les usines en pois, haricots, carottes, etc. Ceci à certaines conditions : qu’ils soient associés au groupe depuis plus de trois ans et qu’ils s’engagent à conserver leurs titres au moins 30 mois.

Nous voulons partager avec eux notre stratégie

« Nous voulons partager avec eux notre stratégie et comment valoriser nos filières agricoles », a justifié Grégory Sanson en conférence. Les fournisseurs de légumes soutiennent en effet l’objectif de Bonduelle de produire de façon toujours plus vertueuse et au profit de la santé des consommateurs. Des efforts visibles dans le déploiement en Europe des conserves de légumes issus d’une « agriculture responsable », la promotion de boîtes de légumes « sans résidus » (en France en septembre 2020, en Italie et Pologne en octobre 2020, puis en Allemagne en janvier 2021). Et parmi les engagements du groupe à l’horizon 2025 figure 100 % de cultures alternatives. Bonduelle fait valoir aujourd’hui que 44 % des surfaces mises en culture pour lui sont désherbées mécaniquement. Les agriculteurs dépendent peu de Bonduelle, réalisant en moyenne 15 % de leur chiffre d’affaires avec le groupe, mais ils renouvellent généralement leur contrat d’une année sur l’autre.

Objectif B Corp dans quatre ans

Le groupe Bonduelle a renforcé sa responsabilité environnementale en 2020 en adhérant à l’European Plastics Fact et en participant à la fondation du mouvement B Movement Builders. Ce dernier invite les entreprises cotées en bourses à inscrire l’économie mondiale dans la durabilité et à en faire profiter leurs parties prenantes. Bonduelle postulera en 2025 à la certification internationale B Corp. Il s’est fixé à cet horizon sept objectifs : 100 % de cultures alternatives, 100 % d’emballages recyclables ou réutilisables, être en voie d’abaisser de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre en 15 ans à 2035), veiller à l’impact positif de ses marques sur l’alimentation végétale et saine, encourager les bonnes pratiques alimentaires à travers la Fondation Louis Bonduelle, abolir les accidents du travail et impliquer tous ses sites dans des projets locaux.

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