Consommation
Barbecues par temps d’inflation, et si la saucisse était la solution ?
Les Français restent inconditionnels du barbecue, synonyme d’été et de convivialité. Mais dans une période fortement marquée par l’inflation, vers quelles viandes vont-ils se tourner ?
Les Français restent inconditionnels du barbecue, synonyme d’été et de convivialité. Mais dans une période fortement marquée par l’inflation, vers quelles viandes vont-ils se tourner ?
Les beaux jours, le soleil, et les odeurs de viande grillée forment un trio assez incontournable dans l’Hexagone. Les trois quarts des Français ont fait un barbecue en 2020, selon un sondage BVA pour Weber et 6 Français sur 10 disposent d’un barbecue. Dès les premiers rayons de soleil, les étals des bouchers et de la GMS se parent de brochettes, marinades et côtelettes. Les places sur le grill sont très convoitées, puisqu’elles permettent aux filières de doper les ventes à une période où la consommation de viande, hors grillade, tend à reculer. Le lapin l’a bien compris, en déclinant depuis plusieurs étés des propositions à griller, avec des saucisses et des brochettes. Pareil pour le veau qui tente de désaisonnaliser ses ventes.
Les six chiffres clés sur les Français et les barbecues
- 80 % des Français jugent le barbecue synonyme de convivialité
- 63 % des Français disposent d’un barbecue
- 75 % des amateurs ont cuisiné au barbecue au moins une fois par semaine en été
- 99 % des possesseurs de barbecues l’ont utilisé pendant l’été
- 99 % des sondés y cuisinent viande et saucisses
- 62 % des sondés y cuisinent des légumes
Chiffres issus d'un sondage BVA pour Weber auprès des Français de 25 ans et + publié en 2021 portant sur les pratiques 2020
L’inflation va-t-elle limiter les ventes ?
Le barbecue est avant tout synonyme de convivialité selon les Français. Or après deux ans de crise sanitaire et un début d’année anxiogène entre guerre aux portes de l’Europe et inflation qui progresse, il est fort à parier que les Français chercheront à se retrouver en famille ou entre amis pour profiter des beaux jours. Mais pour nourrir une grande tablée en cette période de hausse des prix, nombreux sont les ménages qui devraient adapter leurs dépenses.
Et le rayon viande a été l’un des premiers frappés par la hausse des prix. Les prix des gros bovins ont connu une flambée sans précédent. Les morceaux hauts de gamme (filets, côtes) ne manquent pas mais sont encore plus onéreux que les années passées. C’est sur le cœur de gamme comme les brochettes ou les préparations à base de bœuf que la hausse est proportionnellement la plus forte, et que les disponibilités sous tension du fait de la baisse des abattages de laitières poussent à restreindre l’activité promotionnelle. En volaille aussi la question des disponibilités se pose, que ce soit en poulet ou en dinde, conséquence de la grippe aviaire. La hausse des prix de l’aliment se répercute aussi sur les prix au détail. Ce qui s'est ressenti sur les achats des ménages dès mars.
Les prix du porc ont moins augmenté pour le moment
Or s’il est un produit qui a jusqu’ici échappé à l’inflation, et qui se prête bien aux grands conditionnements et aux opérations de mise en avant, c’est bien le porc. Selon les données de Kantar rapportées par FranceAgriMer, le prix moyen d’achat des saucisses fraîches à cuire s’affichait à 9,20 €/kg en mars, soit 2 ,3 % au-dessus de son niveau d’un an plus tôt. Dans le même temps, les prix de la viande ovine à griller ont grimpé de 12,9 % et le bœuf à griller de 6,6 %. Le marché du porc, lui, peine à décoller. Car même si les disponibilités en porc sont fortement réduites du fait la chute de la production européenne, le manque de demande export et une consommation plutôt molle plombe le commerce. Des plateaux associant saucisses, poitrines marinées et ribs pourraient donc être attrayants pour le consommateur.
Pas de menace du végétal
Si 6 français sur 10 cuisinent aussi des légumes au barbecues, ils ne sont qu’un accompagnement pour la viande. Bien sûr les végétariens (1,8 % de la population selon le baromètre de FranceAgriMer) et les vegans ( 0,2 % de la population) opteront pour des brochettes de seitan et des épis de maïs. Mais pour les flexitariens, il est fort à parier que la viande sera encore incontournable sur les grills, quitte à moins figurer au menu le reste de la semaine. Car en période de budgets contraints, la plupart des consommateurs ne sont pas très enclins à tenter des nouveautés.