All4Pack 2022 : tous les feux sont au vert pour l’emballage en bois
Ressource, sûreté, praticité, fin de vie, le bois de conditionnement avance ses pions dans le cadre de la loi Agec.
À l’intention des métiers agroalimentaires, le Syndicat national des industries de l’emballage léger (Siel), une des trois filières du pôle bois, met en avant l’étude Embalim de 2018 montrant que la conservation des poissons est allongée dans un contenant en bois plutôt que dans du polystyrène. Au salon, François de Viviés, coprésident du Siel, vantait le même atout du bois pour la conservation des salades, en comparaison d’une baquette en plastique. « Justement parce qu’il est rugueux, le bois ne favorise pas le développement bactérien. C’est un piège à bactéries, qui les tue à 99 % en 24 heures », soutenait-il. François de Viviés rappelait d’autres qualités recherchées du bois : « Indispensable pour l’affinage de fromages, et l’aptitude au contact alimentaire pour l’immense majorité des espèces d’arbres, sans traitement nécessaire. » Des exposants alentour ont illustré l’extension des usages alimentaires dans les plats préparés.
Le fabricant d’emballages Lacroix, fournisseur de barquettes en bois de Fleury Michon en France ou de Charlie Bigham’s en Grande-Bretagne, a signalé avoir doublé sa capacité de production en 2020 au salon All4Pack 2022 *. Un autre exposant, Emballages bois Martin, présentait des paniers supportant une cuisson à 220 °C au four traditionnel. Selon ces fournisseurs, la décision de conditionner un plat cuisiné dans du bois nécessite la volonté de la direction, puisque la recette et le mode de cuisson sont particuliers. Le coût de fabrication d’un emballage léger en bois est plus élevé que celui d’un contenant en plastique, du fait de cadences plus lentes de fabrication. Quant au prix du sciage de peuplier, son évolution peut être suivie par l’indice CEEB sur le site Internet de la Fédération nationale du bois. « On est dans le domaine du haut de gamme », confirme-t-on au département bois de Lacroix.
Nouvel argument pour la valorisation énergétique
Mais les emballages ménagers en bois peuvent-ils tendre vers le recyclage, conformément à la loi Agec ? Il ressort d’un échange au salon avec Olivier de Lagausie, délégué général du Siel, que la valorisation énergétique des quelque 30 000 tonnes jetées par an serait aussi favorable pour l’environnement, voire davantage. Le Siel en veut pour preuve les dernières études (la plus récente datant de mars 2022) de l’Ademe et des éco-organismes Citeo et Léko. Fort de cette étude, le Siel a déposé un dossier à la Direction générale de la prévention des risques (DGPR), dont dépend le montant des cotisations finançant le recyclage. Ce montant s’appuie sur un cahier des charges. « Le point vert avait été fixé haut faute de capteurs et de recyclage », expliquait Olivier de Lagausie. Le délégué général a indiqué que le Siel attend une nouvelle version de ce cahier des charges pour septembre 2023.
Du côté de l’emballage professionnel en bois (caisses de fruits et légumes notamment, plateaux de poissons ou de fromages), le recyclage est un domaine de compétence du Siel. Sur le stand du pôle bois à All4Pack, Emmanuel Naudin, chargé du développement au Siel, rappelait aux visiteurs grossistes et distributeurs qu’il pouvait intervenir auprès d’eux pour trouver la solution la plus économique.
La ressource majeure, s’agissant de l’emballage léger, est le peuplier, dont la France est le deuxième pays producteur au monde. « Le déroulage d’une grume demande extrêmement peu d’énergie », a argumenté Olivier de Lagausie (Siel) au salon. « Si on incorpore les externalités négatives des autres matériaux, le bois est encore plus imbattable », a-t-il poursuivi. Sur ce point, le Siel met en avant les plus récentes Analyses du cycle de vie (ACV) comparatives des emballages de bois, de carton et de plastique (calculs du cabinet Gallileo pour l’Ademe, sur données déclaratives de 2020 représentant 71 % du poids économique des filières). L’emballage en bois s’avère largement le plus frugal en consommation d’énergie, émissions de CO2, consommation d’eau, effet de serre.