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Stratégie
Agromousquetaires sûr de ses choix

L’épidémie de coronavirus a renforcé les certitudes du président d’Agromousquetaires, Jean-Baptiste Saria. Le groupe industriel d’Intermarché a résisté pendant le confinement et prévoir de poursuivre ses investissements à un rythme annuel de 100 à 120 millions d’euros par an.

La situation inédite de la pandémie a secoué le groupe Agromousquetaires. Si le pôle agroalimentaire d’Intermarché – 62 usines dans dix filières alimentaires pour un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros en 2019 avec 11 000 collaborateurs – a plié, il n’a pas rompu. Sur le deuxième trimestre 2020, le chiffre d’affaires est « en léger recul compte tenu de la fermeture de la RHD pendant le confinement et des perturbations à l’exportation du cinquième quartier, des débouchés qui représentent 15 à 20 % du chiffre d’affaires total », explique le président d’Agromousquetaires, Jean-Baptiste Saria. La forte progression des ventes alimentaires dans les 1 826 Intermarché et 295 Netto a atténué la baisse d’activité sur ces débouchés.

En dépit d’un taux d’absentéisme un peu plus élevé qu’à la normale, mais sans foyers de personnes malades, les usines du groupe ont tourné à plein régime pour continuer d’approvisionner les points de vente du groupement. « Nous avons fonctionné en 20-80, c’est-à-dire en réduisant la gamme aux 20 % des produits qui font 80 % des ventes », poursuit le président du groupe. Durant le confinement, toutes les petites séries ont été stoppées au profit de grandes séries et de produits de première nécessité, dont les ventes ont littéralement explosé. Agromousquetaires indique que sur « les 4 010 PNF (produits à nos fabrications, ndlr), [il a] coupé 26 % de la gamme début mai, soit 1 026 PNF ».

Les intentions exprimées durant le confinement disparaîtront vite

Quels enseignements tirer de cette crise ? Pour Agromousquetaires, le monde d’après devrait fortement ressembler au monde d’avant. Les PNF coupées sont progressivement réactivées, à l’exception « de quelques dizaines » qui pourraient être supprimées, selon lui. Il s’agit de produits à faible rotation qui pourraient ne plus être fabriqués par Agromousquetaires, mais laissés à d’autres industriels. Sur le plan du comportement d’achat, Jean-Baptiste Saria n’imagine pas de profonds changements du consommateur.

« Les intentions exprimées durant le confinement disparaîtront vite. Aussi, demain comme aujourd’hui, il nous faudra toujours fabriquer les meilleurs produits au meilleur prix », estime-t-il. Le groupe va continuer d’appliquer la feuille de route « producteurs responsables » rédigée en 2018 pour la période courant jusqu’en 2025. Au-delà des chantiers stratégiques qu’il a ouverts depuis sur le développement durable – Agromousquetaires aspire à devenir l’acteur référent « des pratiques de production et des modes d’alimentation responsables » –, le groupe va poursuivre ses investissements sur un rythme annuel « de 100 à 120 millions d’euros par an ».

Investir davantage dans la protéine végétale

À moyen terme, le président du groupe évoque deux pistes nouvelles : investir dans « des emballages plus écologiques et s’orienter vers la protéine végétale. » Ce serait une manière d’équilibrer l’activité du groupe dont « 80 % du business est réalisé dans la protéine animale ». Mais comment y aller ? Par de la croissance externe ? Jean-Baptiste Saria n’exclut aucune piste. Pas même des alliances ou partenariats « en nous adossant à des sociétés existantes » qui auraient développé une expertise dans ces univers.

Des partenariats renforcés dans dix filières

Agromousquetaires évolue dans dix filières alimentaires (viande, poisson, produits laitiers, plats surgelés, glaces, biscuiterie, épicerie, etc.). Sur ses 62 usines, 27 se situent en Bretagne. Il s’agit bien souvent de grosses unités, dont les effectifs représentent 70 % de l’emploi total, y compris sa base logistique et son activité de transformation de poisson (Capitaine Houat). Agromousquetaires a noué des partenariats avec près de 20 000 agriculteurs et différentes ONG pour développer l’agroécologie. « Demain, tout cela va être renforcé », insiste Jean-Baptiste Saria. Le Groupement des Mousquetaires dit afficher son soutien à différentes filières agricoles, « veau, agneau, fromages en AOP, etc., pour les accompagner, parce qu’on connaît leurs difficultés ».

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