Affaire Lactalis : la grande distribution regrette des « défaillances » humaines
Les distributeurs, auditionnés mercredi par la commission des affaires économiques du Sénat dans le cadre de l'affaire Lactalis, ont regretté des « défaillances » humaines. Directeur qualité du groupe Carrefour, Stéphane Dufort a regretté une « mauvaise gestion des produits retournés en magasins par nos clients », soit plus de 9 000 boîtes dans le cas des lots de lait infantile Lactalis contaminé aux salmonelles. « Malheureusement, un certain nombre de produits ont été remis par mégarde dans le circuit de distribution : c'est la principale cause de la défaillance identifiée », a-t-il affirmé. Il a fustigé dans cette crise une information « morcelée », de la part de Lactalis et « peu transparente », les distributeurs n'ayant été informés de la fermeture de l'usine de Craon que par la presse. Directeur général du Galec, Sébastien Chellet a pour sa part précisé que « près de 195 000 produits » incriminés avaient été retirés de leurs magasins. Mais « 999 produits ont été vendus » malgré le rappel, a-t-il ajouté, évoquant lui aussi des « défaillances humaines ». Franck Geretzhuber, secrétaire général du groupe Auchan, a lui aussi regretté que « 52 produits aient été remis en vente » dans leurs supermarchés, sur les 42 000 retirés, accusant notamment « la multiplication des procédures ». Parlant au nom de la FCD, Stéphane Dufort a demandé que, face à la « banalisation » des retraits (plus de 1 000 messages en 2017) et des rappels (plus de 170 en 2017), il soit procédé à « une révision et une amélioration du guide de gestion des alertes alimentaires », afin de « moderniser et sécuriser les procédures de rappel ».