Référentiel
Achats : mode d’emploi contre la déforestation et l’atteinte aux écosystèmes
L’Alliance pour la préservation des forêts met à disposition gracieusement le référentiel qu’elle a mis au point pour initier et engager le maximum d’opérateurs à la préservation des écosystèmes de l’hémisphère sud.
Un « référentiel évolutif » s’adaptant à toute entreprise a été élaboré par des membres de l’Alliance pour la préservation des forêts. Il s’agit de lutte contre la déforestation et la conversion des écosystèmes (LDCE). S’appuyant sur des documents normatifs faisant référence, c’est avant tout un mode d’emploi. Il va permettre à toute entreprise acheteuse (de produits matières premières, emballages, etc.), quelles que soient sa taille et sa maturité en achat responsable, d’entrer dans la démarche. Ce référentiel se compose de trois volumes : gouvernance ; plan d’action ; communication. Le volume gouvernance comprend trois modules : savoir et connaissances ; organisation ; engagement. Le volume plan d’action en comprend quatre : traçabilité ; vérification ; certification ; transformation. Le troisième volume communication comprend deux modules : dialogues entre parties prenantes amont et aval ; reporting et communication.
Nous avons commencé par veiller à l’impact de l’huile de palme
« À notre connaissance, c’est la première démarche opérationnelle d’achats contre la déforestation importée », estime Guillaume Réveilhac, président-directeur général de Cérélia, spécialiste des pâtes ménagères implanté en Europe et en Amérique du Nord. Il préside l’Alliance pour la préservation des forêts et rappelle brièvement l’historique de son collectif : « Il y a sept ans, nous avons commencé par veiller à l’impact de l’huile de palme en travaillant sur les chaînes d’approvisionnement depuis le terrain. Nous travaillons aujourd’hui sur l’impact de toutes commodités sur les écosystèmes. » La crédibilité de l’Alliance pour la préservation des forêts est étayée par la reconnaissance de toutes les parties prenantes, affirme-t-il : scientifiques, d’ONG, publiques et industrielles.
Une approche simple et exhaustive
Gabrielle Neubig coordonne depuis deux ans les achats pour Nestlé France, en lien avec le siège suisse, et gère aussi les démarches transverses de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Nestlé s’est engagé à ce qu’en 2022, ses huiles de palme, cacao, sucre, soja et papier soient à 100 % issues de chaînes d’approvisionnement sans effets sur les forêts. « Notre méthode aide à acquérir une vue panoramique de la question des écosystèmes et à déterminer tous les axes de travail, même si on est une PME. Nous avons mis en place une approche exhaustive et pas trop complexe », témoigne cette responsable qui avoue ne pas être experte en écologie.
Nestlé France a une équipe achat responsable et un expert pour chaque matière et peut acheter des services d’observation satellite pour évaluer les risques. À une moindre échelle, le réseau (tel que celui de l’Alliance) et les connaissances acquises à travers le référentiel permettent déjà de faire de grands pas. Il n’est pas la peine d’adhérer à l’Alliance pour en bénéficier gracieusement.
Le module organisation de l’étape 1
Une entreprise qui démarre dans l’achat LDCE désigne au moins une personne référente qui va assurer la coordination du programme de l’entreprise lié aux enjeux de préservation des forêts et des écosystèmes naturels. Elle assurera aussi les formations et les sensibilisations sur le sujet dans l’entreprise. La LDCE est intégrée au code de conduite des achats. Ce code (politique, charte) est expliqué aux fournisseurs de rang 1. Enfin, la Direction générale supporte l’intégration de la LDCE au cœur des activités d’achats via : une fonction clairement définie pour mener ce programme ; des ressources dédiées au programme (personnel et budget).