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42 millions d’euros d’investissements pour Euralis

Malgré un léger repli du chiffre d’affaires, la coopérative a réalisé un bon exercice 2022-2023. Plus de 40 millions d’euros ont été investis en R&D notamment pour continuer de créer des variétés adaptées au réchauffement climatique.

Euralis a investi près de 42 millions d'euros en recherches génétiques et nouvelles recettes.
Christophe Congues, président d'Euralis (à gauche) et Philippe Saux, DG.
© Euralis

« La stratégie mise en place il y a 3 ans commence à porter ses fruits », résume Philippe Saux, directeur général d’Euralis. Le 11 décembre 2023, la coopérative présentait ses résultats financiers annuels pour la période du 1er septembre 2022 au 31 août 2023. 

Lire aussi : Maïsadour, 2023 a-t-elle été meilleure que 2022 ?

Un EBITDA en hausse grâce aux prestations de conseil aux agriculteurs

Le chiffre d’affaires s’élève à 1,58 milliards d’euros soit un léger recul de 3,6% par rapport à l’exercice précédent. Cependant, l’excédent brut d’exploitation (ou EBITDA) a connu une hausse de 11,4%, s’établissant à 91 millions d’euros. « La baisse du chiffre d’affaires s’explique par la situation très instable entre inflation, sécheresse, guerre en Ukraine et l’influenza aviaire », commente Christophe Congues, président de la coopérative.  

« Cependant, l’activité a été portée par le conseil et les services aux entreprises. Nous avons connu une hausse de 21% avec 2300 prestations agronomique et stratégique réalisées auprès des agriculteurs. De même, nos 500 magasins Point Vert ont enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 5%, 6% pour la Table des producteurs qui valorisent les produits de nos adhérents en circuit court. »

Le chiffre d’affaires annuel s’élève à 593 millions d’euros pour le pôle « Agri », 414 pour « Lidea » ou encore 412 pour les activités alimentaires. Euralis emploie 5000 collaborateurs et compte 5000 adhérents. 

Lire aussi : Quels projets pour la coopérative Advitam ?

Continuer d’accompagner les transitions par des investissements

Euralis a investi 42 millions d’euros d’investissements immatériels dans la R&D. « A 80%, il s’agit d’innovations pour créer des variétés de plantes et légumes qui résistent mieux au changement climatique, comme le colza ou la betterave. Le reste concerne l’innovation des produits avec l’étude de nouvelles recettes et de nouvelles formules », détaille Philippe Saux. «Ce chiffre représente le travail de 300 collaborateurs qui œuvrent pour la transition climatique et alimentaire. » 

L’activité de semencier de la coopérative, Lidea, poursuit son développement à l’international. Ce dernier représente 31% du chiffre d’affaires d’Euralis. « Nous avons réalisé des essais concluants en Amérique du Nord. Il y a aussi du potentiel en Afrique et en Amérique du Sud. »

Au niveau des fruits et légumes, Euralis travaille avec Bonduelle qui a recentré ses approvisionnements en France. Les adhérents de la coopérative fournissent notamment en maïs et légumes secs (pois, lentilles, haricots rouges…). En parallèle, 30 hectares seront consacrés à la culture sous serre de kiwis rouges.

Maïsadour et Stalaven, des dossiers chauds

Euralis a également investi dans l’agroalimentaire. 10 millions d’euros ont été consacrés à un atelier de pâtisserie salée à Yffiniac (Côtes d’Armor) pour Stalaven et 3 millions ont servi à un atelier du froid à Perpezac-le-Noir en Corrèze.

Stalaven, entité d’Euralis qui fournit les artisans traiteurs et charcutiers a fait l’objet de rumeurs de vente. Interrogé, Christophe Congues n’a ni confirmé, ni démenti. « Ce qui est sûr, c’est que cette branche a perdu de l’argent cette année avec un EBITDA de 3 millions d’euros contre 7,1 l’année dernière et un chiffre d’affaires en baisse. Il y a une baisse de la consommation liée à la fin des surplus d'affaires liés aux confinements de la période Covid-19.» Pour la suite, la coopérative est ouverte à tout, y compris à une alliance capitalistique avec une autre coopérative ou des syndicats de boucherie-charcuterie.

Restructurer une filière canard malgré l'échec avec Maïsadour

Philippe Saux est quant à lui revenu sur la déconvenue de l’alliance avec Maïsadour concernant la viande de canard. « L’autorité de la concurrence a refusé notre projet d’alliance. Le problème va rester le même : comment restructurer une filière qui a été pénalisée par l’influenza aviaire ? Bien sûr, depuis le 1er octobre, 7 millions de canards ont été vaccinés, mais il faut continuer de travailler. Le projet d’alliance n’est pas mort et nous restons optimistes et humbles. »

Malgré la pénurie de canards de l’année dernière, Euralis Gastronomie a réussi à adapter son organisation. La marque Maison Montfort a confirmé sa position de numéro 2 en GMS et la marque Rougié a commercialisé pour les chefs des noix de Saint-Jacques sauvages  françaises en surgélation. 

 « Ne pas se voiler la face sur le bio »

Interrogé sur la filière bio en fin de conférence, Christophe Congues n’a pas caché son dépit. « Pour le bio, il faut se montrer raisonnable. Nous avons atteint un plafond de verre. Nos agriculteurs qui ont déployé des moyens considérables se retrouvent à vendre leurs produits bio au prix du conventionnel. Ce n’est pas tenable. Notre gouvernement doit faire preuve de cohérence : soit il aide le bio à se développer, soit il se vend au Mercosur mais il ne peut pas faire les deux à la fois. Le bio est parfois le projet d’une vie et quand ça ne marche pas, c’est un triste constat d’échec pour nos agriculteurs. Nous nous attendons prochainement à une vague de déconversions qui pourraient atteindre 30%. »

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