Cotations
Jusqu’où vont monter les prix des produits laitiers ?
Les prix des produits laitiers connaissent une envolée qui rappelle celle de 2017 pour le beurre et de 2013 pour la poudre. Les perspectives sont à des prix élevés au moins jusqu’en avril.
Les prix des produits laitiers connaissent une envolée qui rappelle celle de 2017 pour le beurre et de 2013 pour la poudre. Les perspectives sont à des prix élevés au moins jusqu’en avril.
Des prix français multipliés par 1,5 pour la poudre de lait 0 % et par 1,7 pour le beurre entre janvier 2021 et janvier 2022, voilà de quoi inquiéter les utilisateurs de produits laitiers, d’autant plus que la tendance est similaire dans le reste de l’Europe donc les opportunités à l’import sont limitées.
Pas de détente avant la reprise de la collecte
La collecte laitière française est dans sa période de reprise pour aller jusqu’à son pic printanier, mais les volumes restent insuffisants, inférieurs sur décembre de plus de 2,5 % à leur niveau de l’année précédente, déjà peu dynamique. Plusieurs facteurs limitent la reprise, la baisse du cheptel qui continue, de même que celle des rendements. En effet avec la hausse des coûts alimentaires, les éleveurs distribuent moins de concentrés. Les ensilages de maïs seraient aussi de qualité moyenne rapporte l’Idele. Dans le même temps, si le prix du lait n’a pas affiché sa traditionnelle baisse saisonnière, il n’en reste pas moins qu’il n’a pas progressé, faute de hausse des prix des PGC. Un manque de dynamisme des prix qui se retrouve aussi en Irlande, avec une hausse jugée insuffisante par l’amont, mais des perspectives de croissance au premier trimestre.
Des facteurs de frein
A moyen terme, plusieurs facteurs pourraient contribuer à faire plafonner les prix des produits laitiers industriels. Ainsi l’inflation qui s’observe dans la zone euro pourrait inciter les consommateurs à limiter leurs achats. Les achats chinois pourraient aussi cesser d’alimenter la hausse mondiale. Ils ont en effet été particulièrement toniques en 2021 mais certains analystes estiment que l’Empire du Milieu dispose maintenant de stocks et pourrait être moins présent dans les mois qui viennent. Reste que le marché mondial ne s’arrêtera pas d’un coup, alors que tout le Sud-Est asiatique demeure au rendez-vous.
Le plafond en avril ?
La Rabobank estime que les prix élevés des produits laitiers industriels vont rester de mise tout au long du premier semestre 2022. D’autres tablent sur un plafond atteint en avril. Personne ne semble miser sur une chute au second semestre, mais les facteurs d’incertitudes sanitaires, économiques et climatiques sont très nombreux. Toujours est-il que les transformateurs vont jouer gros dans les négociations à venir pour répercuter ces hausses.