Bio : Ne vous « désengagez [pas] du marché bio », le cri d'alerte du Synabio, de la Fnab et de Forébio à la grande distribution
Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de sept enseignes (Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché, Cora), les trois fédérations professionnelles Synabio, Fnab et Forébio les appellent à ne pas céder à la tentation de la réduction de l’offre en rayon.
Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants de sept enseignes (Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché, Cora), les trois fédérations professionnelles Synabio, Fnab et Forébio les appellent à ne pas céder à la tentation de la réduction de l’offre en rayon.
Réduire l’assortiment de produits biologiques en grande distribution comme réponse à la baisse de la consommation, tel est le comportement de bon nombre d’enseignes de la grande distribution. Et cela inquiète fortement les trois fédérations professionnelles des acteurs de la bio, le Synabio, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) et la Fédérations des organisations économiques 100% bio (Forébio).
Dans une lettre ouverte adressée le 28 novembre aux dirigeants de sept enseignes de la grande distribution (Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché et Cora), les présidents de ces fédérations, Didier Perréol, Philippe Camburet et Mathieu Lancry leur demandent de ne pas « se désengager du bio ».
Se disant déjà en difficulté face à la baisse de la consommation, ils estiment que la réduction de l’offre en magasin les ferait « entrer dans un cercle vicieux qui pourrait en quelques mois mettre en péril des filières entières et compromettre les efforts engagés depuis des années par les pouvoirs publics, les producteurs et les entreprises pour passer en bio », écrivent-ils.
Réduction de l'offre bio, des "équipes dédiées démantelées"
En septembre 2022, l’offre avait reculé de 7,3 % sur huit mois, selon Iri. « Désormais, cette baisse est même plus rapide que la baisse effective de la consommation de produits bio, mesurée à -5% sur la même période », relève les fédérations.
Elles constatent également que les « équipes auparavant dédiées à l’offre bio sont démantelées », « une dégradation du niveau d’expertise sur les produits et les filières » et « de voir la bio noyée dans des catégories aux contours mal définis comme l’offre durable ».
Or pour les professionnels, la demande ne peut pas repartir si l’offre se réduit. « Le recul violent des assortiments observé actuellement risque de provoquer de la casse dans les fermes et les entreprises, avec un impact à long terme pour la bio française, à l’image du scenario noir qu’a connu la bio au Royaume-Uni dans les années 2010 », écrivent-ils.
Surtout, il faudra être en capacité de répondre à cette demande quand elle repartira. Le Synabio, la Fnab et Forébio se disent prêts à « coopérer sur des actions dans les magasins permettant de valoriser l’offre bio », rappelant le « rôle central » des enseignes dans la « transition du modèle agricole et alimentaire ».