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Étude
Coups de chaleur sur les industries alimentaires !

Le cabinet de conseil Carbone 4 publie une étude prospective sur l’impact des vagues de chaleur sur l’agroalimentaire. Un secteur particulièrement exposé.

Les industries agroalimentaires sont particulièrement exposées aux changements climatiques déjà en cours appelés à s’accélérer. © Carbone 4
Les industries agroalimentaires sont particulièrement exposées aux changements climatiques déjà en cours appelés à s’accélérer.
© Carbone 4

Fondé en 2007, Carbone 4 est le premier cabinet de conseil indépendant spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique. Il accompagne ses clients dans la réduction de l’impact de leur activité sur le climat et dans l’adaptation de leur modèle aux évolutions climatiques, de la phase diagnostic aux plans d’action. L’industrie s’intéresse de plus en plus à ces problématiques. Notamment l’agroalimentaire, « un secteur qui se pose beaucoup de questions. Par exemple quand une ligne de produits ou un produit phare historique dépend d’une matière première exposée, en France ou ailleurs », rapporte Violaine Lepousez, responsable du pôle risques physiques et adaptation de Carbone 4.

Un cas d'étude pour Bonduelle

Le cabinet a par exemple conduit un cas d’étude pour Bonduelle sur la culture des petits pois en Picardie. Signe d’un intérêt mutuel croissant, Carbone 4 a publié récemment une étude intitulée « L’impact de la dérive climatique sur l’économie réelle en France – Focus sur les fortes chaleurs pour le secteur agroalimentaire ». Le cabinet de conseil a commencé cette série d’études par les industries agroalimentaires (IAA), car elles sont particulièrement exposées aux changements climatiques déjà en cours et appelés à s’accélérer, surtout à l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur. Elles y sont vulnérables « du fait du caractère périssable de leurs stocks (matières premières et produits), du besoin en froid de leur chaîne de production, de l’électronique embarquée sur leurs équipements et sur leur logistique », note l’étude.

La zone d’exposition s’étend et s’intensifie

Dans le détail, toute la chaîne de valeur pourrait être affectée par la multiplication des épisodes caniculaires : raréfaction de certaines matières premières, hausse des coûts ou problèmes de qualité, dysfonctionnements des outils, ruptures d’approvisionnement en eau, électricité ou service de traitement des eaux, organisation du travail, logistique, modes de consommation… Avec le risque d’un ralentissement ou d’un arrêt temporaire des activités, de surcoûts de fonctionnement et d’investissements additionnels. Carbone 4 a cartographié la France en fonction de la présence des IAA et de l’exposition aux fortes chaleurs en 2020, 2035, 2055 et 2085. Cinq secteurs sont particulièrement concernés : la vallée du Rhône, le nord-ouest de l’Occitanie, le bassin d’Arcachon, une partie des Pays de la Loire et la couronne francilienne. « Quand on fait évoluer le climat, la zone d’exposition s’étend et s’intensifie partout en France », relate Violaine Lepousez. Laquelle perçoit déjà « des signaux faibles sur des problèmes d’approvisionnement, de marché, d’infrastructures ou de conditions de travail ».

La préoccupation climatique se voit déjà sur la conception de projets immobiliers résilients, l’adaptation d’outils existants, le choix de fournisseurs de matières premières. Pour la mise en place de stratégies d’actions transversales, Violaine Lepousez préconise, face à la multitude des fonctions concernées, de prioritairement définir une coordination et une gouvernance des risques.

Ocara, un référentiel pour les entreprises

« La création de méthodes est dans nos gènes », lance Violaine Lepousez, en rappelant que Carbone 4 a été cofondé par Jean-Marc Jancovici, l’inventeur du bilan carbone. Le cabinet de conseil mène actuellement le projet Ocara qui vise à développer une grille d’analyse de la résilience climatique pour les entreprises. Le référentiel intègre une centaine de processus et une trentaine d’aléas climatiques. Ocara, qui sera terminé à la rentrée, permettra d’élargir le radar des analyses du risque climatique. « Il nous paraît nécessaire d’avoir une vision systémique de l’entreprise et de tous les flux nécessaires à son fonctionnement, comme l’eau, l’électricité, le froid, les systèmes d’information… », précise Violaine Lepousez.

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