Cotations
Les prix des gros bovins dépassent un nouveau seuil symbolique
Le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir a dépassé la barre historique des 5 €/kg en semaine 18. Du jamais vu. Les abattoirs peinent à satisfaire les commandes de viande hachée, faute d’offre.
Le prix moyen pondéré des gros bovins entrée abattoir a dépassé la barre historique des 5 €/kg en semaine 18. Du jamais vu. Les abattoirs peinent à satisfaire les commandes de viande hachée, faute d’offre.
A 5,02 €/kg en semaine 18, le prix moyen pondéré des gros bovins français au stade entrée abattoir atteint un niveau inédit. C’est 35 % de plus que l’an dernier, même date et 39 % de plus qu’à la même période de 2019 ! Cette cotation n’a pas connu une seule baisse de tout 2022 !
Très peu d’offre, notamment en laitières
Tout concourt cette année à faire envolée les prix. D’une part, les disponibilités sont très réduites. Les abattages de vaches allaitantes ont reculé de 2 ,2 % en têtes sur les 17 premières semaines de l’année, selon les données Normabev diffusées par Interbev. Pour les laitières, la baisse atteint 7,4 % ! Ce sont d’ailleurs les vaches laitières qui affichent les plus fortes hausses. A 4,75 €/kg en semaine 18, la vache lait O entrée abattoir se situe 56 % au-dessus de son niveau de l’an dernier !
En jeunes bovins en revanche, les abattoirs disposent d’un peu plus de marge depuis quelques semaines, les éleveurs ayant arrêté la rétention des animaux. Sur les semaines 13 à 16 es abattages de JB viande auraient même dépassé leur niveau d’un an plus tôt de 1,6 %, et en semaine 17 ils se situaient juste 0,2 % ceux de 2021. Les prix des JB, nettement haussiers encore en semaine 17, pourraient se stabiliser cette semaine si l’aval parvient à garder la main.
Un calendrier peu favorable à l’aval
Cette année, 1er mai et 8 mai sont tombés sur des dimanche, déjà chômés. Pour les abattoirs, ce calendrier n’était pas propice à donner un peu d’air avec une semaine de quatre jours voire de trois quand il est possible de faire un pont. Le nombre de jours d’abattage en mai est plus important que d’habitude alors même que les disponibilités sont en recul !
Des livraisons toujours sous contraintes
Côté consommation, peu d’affolement dans les commandes. Il faut dire que les prix des pièces s’envolent aussi. Il est même fort à parier que les barbecues seront plus garnis en porc et en volaille qu’en bœuf, au vu des niveaux de prix de l’entrecôte. Pour autant, la demande en viande hachée reste bonne et les opérateurs peinent à livrer toutes les commandes.
Pour combien de temps ?
Il est difficile de dire quand les abattoirs verront un retour de l’offre. Si l’été est normal, elle ne devrait pas être de retour avant l’automne et les réformes liées à l’entrée dans les étables. Mais si une sécheresse sévit cet été, la situation est d’ailleurs déjà alarmante, il est possible que les éleveurs soient contraints d’abattre massivement les animaux, d’autant plus vu les prix élevés de l’alimentation animale.