Viande : aux États-Unis, des records à l’export en 2024, des craintes pour 2025
Les exportations américaines de viande porc et de bœuf ont encore été très dynamiques en 2024, mais les exportateurs américains craignent un contexte moins favorable en 2025 si certains pays mettent en place des droits de douane en représailles des taxes annoncées par Donald Trump. Point particulièrement sensible : le Mexique.
Les exportations américaines de viande porc et de bœuf ont encore été très dynamiques en 2024, mais les exportateurs américains craignent un contexte moins favorable en 2025 si certains pays mettent en place des droits de douane en représailles des taxes annoncées par Donald Trump. Point particulièrement sensible : le Mexique.
![un conteneur aux couleurs du drapeau américain dans un port de commerce](https://medias.reussir.fr/lesmarches/styles/normal_size/azblob/2025-02/_959fc1c7-17d8-4bcd-863c-c150ac917889.jpg.webp?itok=4lNxol6R)
Record battu en volume et en valeur, les exportations des États-Unis de viande de porc ont atteint 3,03 millions de tonnes (+4 % par rapport à l’apogée de 2020) et en valeur à 8,63 milliards de dollars (+6 % par rapport au précédent sommet de 2023).
« La diversification des marchés est un objectif clé de l'industrie porcine américaine depuis de nombreuses années »
« La diversification des marchés est un objectif clé de l'industrie porcine américaine depuis de nombreuses années, et la croissance large et soutenue qui en résulte n'a jamais été aussi évidente qu'en 2024 » se réjouit Dan Halstrom, président de l’association des exportateurs de viande outre-Atlantique, l’Usmef, dans la publication.
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Le Mexique reste un débouché phare du porc américain
Pour la quatrième année consécutive les exportations de viande de porc des USA vers le Mexique ont battu des records, à 1,15 million de tonnes, 5 % de plus que le précédent point haut de 2023, ce malgré la concurrence accrue du Brésil, du Chili et dans une moindre mesure de l’Union européenne. Le Mexique a supprimé les droits de douane sur la viande et la volaille en 2022 pour ralentir l’inflation alimentaire.
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De belles performances sur l’Amérique latine
L’Usmef rapporte dans le même temps des volumes en hausse de 26 % vers la Colombie, de 21% vers l’Amérique centrale, et de 12 % vers la Corée du Sud mais aussi de 29 % vers l’Océanie et de 19 % vers l’Asie du Sud-Est grâce à la demande de la Malaisie et des Philippines. Rares destinations en baisse, le Japon (-2 %) et l’ensemble Chine/Hong Kong (-6 %).
En bœuf, hausse des exportations en valeur, pas en volume
Les exportations américaines de viande bovine, ont, de leur côté, atteint en 2024 1,29 million de tonnes, en baisse de 0,5 % mais 10,45 milliards de dollars, en hausse de 5 % par rapport à 2023. « Compte tenu des vents contraires considérables sur les grands marchés asiatiques – en particulier au premier semestre de l'année – et des défis du côté de l'offre, les exportations de bœuf ont dépassé les attentes en 2024 » précise réjouit Dan Halstrom.
« Compte tenu des vents contraires considérables sur les grands marchés asiatiques, les exportations de bœuf ont dépassé les attentes en 2024 »
La diversification des marchés a également porté ses fruits pour les exportations de bœuf, qui ont atteint des records annuels en volume et en valeur sur plusieurs marchés émergents, notamment en Amérique centrale, aux Caraïbes, à Singapour et au Maroc. Des records de valeur ont également été enregistrés aux Bahamas, aux Bermudes, au Qatar, en Jordanie et à Bahreïn.
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La valeur des exportations de bœuf par tête de bovin engraissé abattue s'élevait à 415,08 $ en 2024, en hausse de 5 % par rapport à 2023. Les exportations représentaient un peu moins de 14 % de la production totale et 11,5 % des morceaux de viande, chaque ratio étant en légère baisse par rapport à l'année précédente.
Les accords de libre-échanges nécessaires aux exportateurs américains
Entre les lignes, la publication de l’USMEF insiste sur les très bons résultats des exportations américaines de viande bovine et porcine vers les pays pour lesquels un accord de libre-échange est en place. Ce qui reflète l’inquiétude des opérateurs face aux multiples fronts de guerre commerciale que veut ouvrir Donald Trump, et des représailles qui pourraient s’en suivre. L’inquiétude est notable pour les échanges avec le principal client américain en bœuf et en porc, le Mexique. Si le pays est soumis à des taxes supplémentaires, actuellement repoussées au 1er mars, il pourrait prendre des mesures. De quoi avantager le Brésil qui cherche à s’imposer sur ce marché et grignote des parts depuis 2022.