Prince de Bretagne veut développer le bio
Prince de Bretagne affiche ses ambitions pour le futur. Elles seront teintées de bio, d’agroécologie et d’adaptation aux enjeux sociétaux et climatiques.

Pour conforter « le développement durable et responsable des 1 700 maraîchers de l’AOP Cerafel qui détient la marque (470 000 tonnes de 147 légumes, 345 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, NDLR), nous visons plusieurs objectifs », a expliqué le président de Prince de Bretagne, Marc Kéranguéven, lors d’un point-presse organisé jeudi 6 mai dans le Pays de Saint-Malo. Outre la certification dès 2022 de tous les producteurs en HVE, il s’agit d’abord de passer le bio de 10 à 20 % dans l’offre Prince de Bretagne d’ici à dix ans avec de nouvelles variétés qui enrichiront progressivement le catalogue (oignons blancs, radis roses, choux chinois cette année). En deux ans, d’amplifier le « sans pesticides » (six légumes actuellement) et de le passer également de 10 à 20 % de l’offre d’ici à 2030. « Le temps de la période de conversion des agriculteurs bio (deux ans, NDLR), leur production est intégrée dans le "sans pesticides" après certification », précise Marc Kéranguéven. Troisième objectif : accélérer sur l’innovation, autant sur la création variétale d’espèces résistantes aux maladies – la filière possède un atout maître, l’Organisation bretonne de sélection (OBS) – que de produits nouveaux pour mieux répondre au marché. L’OBS a par exemple inventé une variété d’échalotes résistant au mildiou.
Prince de Bretagne démarre la production de framboises, myrtilles et mûres (hausse des producteurs) et teste dans ses deux stations expérimentales l’introduction de fruits et légumes exotiques (patates douces, piments antillais, fruits de la passion, etc.). Les objectifs 4 et 5 visent au développement des éco-emballages et à l’attractivité du métier pour assurer le renouvellement des générations. Prince de Bretagne n’a pas prévu de moyens humains ou financiers supplémentaires pour la réalisation de sa stratégie. De ce point de vue, le président d’Interfel, Laurent Grandin, présent lors du point-presse « déplore que l’État manque au financement de l’innovation par la subvention et préfère les appels à projets », a-t-il dit en substance.