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Viande de chevreau
Une saison pascale pas comme les autres

Le marché du chevreau reste très saisonnier, avec un pic d’activité à Pâques, mais cette année, les ventes se voient enrayées par la crise sanitaire.

Les chevreaux de Pâques sont âgés de 4 à 5 semaines, et trouvent leur principal débouché en GMS et à l’exportation. © D Hardy
Les chevreaux de Pâques sont âgés de 4 à 5 semaines, et trouvent leur principal débouché en GMS et à l’exportation.
© D Hardy

Pâques représente une période cruciale pour la commercialisation de la viande de chevreaux. 60 % des chevreaux sont abattus entre mars et mai, dont plus de la moitié pour une consommation à Pâques aussi bien en France qu’en Italie.

Or, depuis quelques semaines, la filière subit de plein fouet les effets du Covid-19. « Il est impératif de pouvoir collecter les chevreaux à cette période de pic naturel de la production, d’autant plus que c’est un produit saisonnier », soutient Franck Moreau, président d’Interbev Caprin. Les chevreaux de Pâques sont âgés de 4 à 5 semaines, et trouvent leur principal débouché en GMS et à l’exportation.

Bien que le chevreau d’octobre, engraissé plus longtemps, représente aussi un débouché potentiel, celui-ci reste plus marginal et trouve sa place surtout en RHD. « On a réussi à s’accorder avec les opérateurs de la filière pour continuer les abattages et la collecte », rajoute-t-il. Trois abatteurs, représentant 90 % du marché, se sont engagés à prendre tous les chevreaux engraissés jusqu’à Pâques, afin d’éviter que des chevreaux ne restent dans les fermes, sans débouchés.

Des démarches auprès des GMS et boucheries

Les mesures de confinement ont fortement perturbé le comportement alimentaire des Français. Par ailleurs, l’arrêt des animations classiques en points de vente pourrait nuire à la consommation. Dans un contexte où l’acte d’achats est principalement régi par un mouvement de panique, certaines enseignes ont tendance à simplifier leurs offres et proposent majoritairement des produits de premières nécessités au détriment des produits festifs comme le chevreau ou l’agneau de Pâques.

Les deux filières souffrant de la même problématique, un travail conjoint a été entrepris auprès des acteurs de la distribution. « Nous avons mené une démarche à l’échelle nationale pour mettre en avant le chevreau dans les rayons des GMS, mais aussi dans les boucheries », souligne Franck Moreau. La filière caprine lance un appel aux professionnels de la distribution afin qu’ils puissent maintenir et développer les opérations de promotion prévues à Pâques sans baisse de prix.

200 000 chevreaux au congélateur

Si la GMS représente le principal débouché pour le chevreau de Pâques sur le marché intérieur, l’exportation n’en demeure pas moins importante. Plus de la moitié des volumes produits pour Pâques est exportée principalement vers l’Italie et le Portugal. Mais en cette période de crise, les commandes des opérateurs italiens ont été annulées. Même si les échanges sont toujours possibles avec ce pays, la consommation y est en berne.

Avec une demande atone, aussi bien sur le marché domestique qu’à l’exportation, le cours du chevreau est descendu à 2,70 €/kg vif, contre 3,20 €/kg à 3,40 €/kg à la même période sur une année normale. Les stocks commencent à peser lourd sur le marché. Sur la seconde quinzaine de mars, les abatteurs ont congelé et stocké entre 96 et 98 % des volumes, indique Interbev Caprin. C’est environ 200 000 chevreaux que la filière se prépare à placer en congélation !

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