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Bretagne Viande bio
Une croissance rapide « pas facile à gérer »

L’organisation de producteurs Bretagne Viande Bio est en forte croissance. Assurant une production de viande bio multi-espèces, la société approvisionne boucheries du grand ouest, GMS nationales, et va investir la RHF. 

Christophe Le Gall, président de Bretagne Viande Bio.
© DR

Créée en 1993 par des bouchers et des éleveurs, la première organisation de producteurs de viande biologique de France Bretagne Viande Bio est en forte croissance économique. Déjà à + 27 % en 2017 toutes productions confondues, la société devrait enregistrer un +30% d’ici la fin de l’année 2018. « Cette très forte croissance n’est pas facile à gérer. Nous pouvons être comparés à un adolescent qui grandit trop vite », déclare Christophe Le Gall, président de Bretagne Viande Bio, et éleveur de bovins laitiers bios depuis 2000. L’organisation de producteurs veut investir pour se donner des moyens informatiques et ainsi optimiser le travail des salariés. « Il y a actuellement 12 salariés. Pour assurer notre développement, on va certainement passer à 15 d’ici peu, voire même plus… C’est difficile car nous avons notre métier d’éleveurs ou de boucher à côté, on ne peut pas être à temps plein », ajoute Christophe Le Gall.

Comme un adolescent qui grandit trop vite

L’organisation de producteurs travaille sur toutes les espèces animales (bovins allaitants et laitiers, veaux, porcs, moutons, lapins). La viande produite est majoritairement à destination de la boucherie. Hormis 80 % de la viande de bovins laitiers et 70 % de la viande de bovins allaitants, qui se dirigent vers Monfort Viande, partenaire de Bretagne Viande Bio depuis 15 ans, la production de l’organisation de producteurs est destinée à la boucherie. « Nous comptons une trentaine d’adhérents bouchers, tous situés dans le grand ouest », précise Christophe Le Gall. 500 producteurs approvisionnent Bretagne Viande Bio, dont 250 éleveurs bovins laitiers. « Sur la vingtaine d’éleveurs de lapins bios en France, nous en avons trois. C’est un tout petit marché, et un mode d’élevage difficile. Il y a toutefois une certaine demande, à laquelle nous sommes capables de répondre », indique Christophe Le Gall. Par ailleurs, la viande issue de Bretagne Viande Bio est distribuée dans les rayons boucherie des GMS bretonnes. « Majoritairement du porc et du bœuf », précise Christophe Le Gall. Monfort Viandes assure une distribution nationale au sein de l’enseigne Biocoop, adhérent à l’organisation de producteurs.

Direction RHF pour le veau bio

Bretagne Viande Bio est sur le point de concrétiser un projet important en restauration hors foyer (RHF), pour offrir plus de débouchés à la quinzaine de producteurs de veaux bios qui approvisionnent l’organisation de producteurs. « On a un potentiel important, mais la concurrence est rude, car nous proposons de la viande de qualité supérieure, et donc plus chère. On ne peut pas se permettre de baisser nos prix, ce qui conduirait inévitablement à une baisse revenus des producteurs », explique Christophe Le Gall.

Nous ne voulons pas baisser les revenus des producteurs

Bretagne Viande Bio est en train de définir un cahier des charges avec ses futurs partenaires, pour fournir un veau bio de qualité bouchère moindre, mais en adéquation avec le prix demandé par la restauration. « La viande sera plus rosée, et correspond d’autant plus à la demande de la RHF. Le prix de cette viande au kilo s’établit à 7 €, alors qu’il atteint 8,50 € dans les boucheries », souligne Christophe Le Gall.

La vache allaitante bio mal valorisée

Les éleveurs de bovins allaitants certifiés bios estiment que leur production n’est pas assez valorisée. « Les prix ne sont pas à la hauteur des attentes de l’éleveur. Ils estiment qu’il manque 50 centimes par kilo », dénonce Christophe Le Gall. Autre difficulté : l’autonomie des élevages. « C’est un axe que nos éleveurs travaillent beaucoup. Avant d’être éleveurs, nous sommes des cultivateurs. Seulement 50 % de nos élevages porcins sont autonomes, c’est un pourcentage que nous devons améliorer », ajoute-t-il.

L’organisation de producteurs suscite beaucoup d’intérêt auprès des acteurs de la filière viande. « Nous avons beaucoup de demandes d’éleveurs et transformateurs qui aimeraient adhérer à Bretagne Viande Bio, explique Christophe Le Gall. Nous n’acceptons évidemment pas tout, nous voulons rester sur certaines valeurs. Nous privilégions le travail avec les éleveurs et transformateurs 100 % bios », conclut Christophe Le Gall.

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