Performance
Une croissance historique pour les surgelés
L’engouement pour les surgelés manifesté depuis mars 2020 ne semble pas se démentir en grande distribution et magasins spécialisés. Pour autant, cela ne compense pas toujours les pertes de la restauration.
L’engouement pour les surgelés manifesté depuis mars 2020 ne semble pas se démentir en grande distribution et magasins spécialisés. Pour autant, cela ne compense pas toujours les pertes de la restauration.
« Nous avons gagné des clients en 2020 et nous sommes en train de les fidéliser », se réjouit Luc Darbonne, président du syndicat des Entreprises des glaces et surgelés (Les EGS). Sur les dix premiers mois de l’année 2020, les surgelés ont gagné 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires par rapport à la même période précédente, selon Iri. Ce gain se répartit à parts égales entre la grande distribution et les magasins spécialisés. Pour autant, la croissance a été particulièrement forte du côté des magasins spécialisés, avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros à fin octobre 2020, enregistrant une croissance de 27 %. Le premier à bénéficier de ce regain de confiance, le leader du secteur, Picard, a recruté 500 000 nouveaux clients sur l’année dernière. Le concurrent Thiriet s’en sort également avec un chiffre d’affaires en progression de près de 30 %.
+38,1 % pendant le confinement
La grande distribution n’est pas en reste puisque les ventes du rayon surgelé ont connu une hausse de 12 % pour atteindre 4,5 milliards d’euros, sur les dix premiers mois 2020. « Il y a eu une croissance très importante au moment du premier confinement en 2020. Et l’engouement pour les surgelés a perduré le reste de l’année. Cela continue même en 2021, précise Luc Darbonne, nous avons fidélisé au moins 30 % de ces nouveaux clients. »
Entre les deux confinements (du 11 mai au 25 octobre), la croissance des ventes du rayon a perduré avec +26,3 %, contre 51,9 % pendant les trois semaines d’achats panique avant le confinement, et +38,1 % pendant les huit semaines de confinement, selon Iri.
Nous avons fidélisé au moins 30 % des nouveaux clients
Ce sont les magasins physiques qui ont le plus bénéficié de ces ventes, avec le drive, car en e-commerce, les surgelés ne sont pas encore assez mis en avant. « Il n’est pas évident de proposer une offre de surgelés en e-commerce, il faut être équipé au niveau logistique », ajoute le président des EGS.
Toutes les catégories n’ont pas bénéficié de l’engouement des consommateurs, mais la majeure partie a connu de belles croissances. Citons notamment les produits à base de pomme de terre (+13 %, selon Kantar en 2020), les pains et viennoiseries (+20 %) ou encore les produits carnés (+16 %). Les produits sucrés (-1 %) et les produits apéritif (=) sont les grands perdants de cette dynamique.
Quid de la restauration ?
Bémol toutefois à ce tableau : la restauration. Les pertes accumulées avec la fermeture de la restauration commerciale n’ont pas été compensées. Les entreprises orientées vers la restauration collective ont pu mieux tirer leur épingle du jeu, les appels d’offres se poursuivant pour les armées, les prisons ou les hôpitaux pendant la période de confinement. Sur les cantines d’entreprise, scolaires ou les Crous, la situation reste difficile. « Au global, on estime que c’est environ 40 % de pertes en moyenne pour les entreprises des surgelés », indique Pierre Commere, délégué général des EGS.