Gros bovins
Une année noire pour les bovins mâles en 2020
Le marché des bovins a été secoué par la pandémie qui a bouleversé les circuits de distribution habituels. Alors que les vaches allaitantes ont vu leurs cours décoller, le marché du jeune bovin s’est enfoncé dans la dépression.
Le marché des bovins a été secoué par la pandémie qui a bouleversé les circuits de distribution habituels. Alors que les vaches allaitantes ont vu leurs cours décoller, le marché du jeune bovin s’est enfoncé dans la dépression.
À 3,94 €/kg net en moyenne en 2020, le cours de la vache viande R3, au stade entrée abattoir, s’est affiché 16 centimes d'euro au-dessus de sa moyenne de 2019, soit une hausse de 4 %, selon les cotations hebdomadaires de FranceAgriMer. Les confinements ont conduit les Français à manger de la viande bovine chez eux plutôt qu'en restauration hors domicile, secteur assez friand de viande importée. Mais dans les rayons des grandes surfaces et des boucheries, l’origine France prime, d’où une demande importante et des prix bien orientés. À l’inverse, à 3,68 €/kg net en moyenne en 2020, le cours du jeune bovin viande (hors blonde et Parthenaise) R3, 12-24 mois, s’est affiché 11 centimes sous sa moyenne de 2019, (-3 %). En fin d’année, la vache R3 valait 11,5 % de plus que le jeune bovin (JB), alors que l’écart était de 4 % en faveur du mâle début 2020.
L’exportation contrariée par le coronavirus
Plus de la moitié de la production française de jeunes bovins est valorisée habituellement à l’exportation : en Italie, en Grèce ou en Allemagne. Des pays durement frappés par la Covid-19, qui n’ont pas reçu de touristes cet été et qui ont vu leurs restaurants fermer. En France, les stocks sur pied se sont étoffés, le marché a plongé. Car la filière n’est toujours pas parvenue à faire apprécier aux Français la viande de JB, trop maigre, trop claire. Pour 2021, deux hypothèses. L’épidémie est rapidement maîtrisée et les envois reprennent leur rythme vers nos voisins ou, au contraire, entre crise économique et restauration hors domicile fermée, les exportations ne reprennent pas. Dans ce dernier cas, les engraisseurs pourraient jeter l’éponge, et c’est le marché du broutard qui se trouverait engorgé. Sauf si la filière parvient enfin à être moins dépendante de l’exportation pour les mâles.