Aviculture
Une année 2021 remplie de défis pour la volaille française
L’année 2021 se révèle être remplie de défis pour la volaille française avec la flambée des prix de l’aliment, la propagation de la grippe aviaire et le repli des envois vers les pays tiers
L’année 2021 se révèle être remplie de défis pour la volaille française avec la flambée des prix de l’aliment, la propagation de la grippe aviaire et le repli des envois vers les pays tiers
« Malgré nos craintes liées à la chute des débouchés en restauration hors domicile, la consommation globale de volaille de chair n’a que légèrement reculé de 0,7 % en 2020 », a déclaré Anne Richard, directrice d’Anvol, lors de la conférence de presse organisée par l’interprofession volailles le 9 mars. Même si le poulet tire son épingle du jeu, grâce au record des achats pour une consommation à domicile lors de la pandémie, les plus petites filières se sont, elles, enlisées dans la crise à l’image du canard, de la pintade, du pigeon et de la caille.
En ce début d’année, les éleveurs sont pris dans un étau entre la flambée mondiale des cours des matières premières et une difficile répercussion de cette hausse à l’aval. Le coût de l’aliment représente 60 à 65 % du coût de production. Avec la hausse de 24 % du cours des grandes cultures en un an, le coût de production du vif a bondi de 14 % et, en conséquence, de 9 % pour la viande de volaille. « Nous n’avons obtenu que 6 % de hausse auprès des GMS, il nous reste encore 3 % de plus à obtenir », a déclaré Gilles Huttepain, vice-président d’Anvol.
Les coûts supplémentaires s’élèvent à environ 350 à 400 millions d’euros pour tous les éleveurs de volailles. La répercussion de la hausse est d’autant plus nécessaire pour cette filière fortement contractualisée à près de 99 %.
Fort repli de la production sous label Rouge
Ce virus frappe de plein fouet la filière palmipède ainsi que celle de la volaille de chair. La volaille sous label Rouge, concentrée dans le sud-ouest du pays, région fortement touchée par l’influenza aviaire, subit un sensible repli de sa production. « La chute de 50 % des mises en place de volailles pendant les trois premiers mois de l’année a entraîné des pertes pour l’ensemble des maillons. Dans quelques mois, les abattoirs n’auront plus de volailles en provenance du Sud-Ouest », a indiqué Bernard Tauzia du Syndicat national des labels avicoles de France.
La France n’a toujours pas retrouvé son marché chinois
Par ailleurs, la France ayant perdu son statut indemne du virus, les exportations, aussi bien de viande comme de génétique avicole vers les pays tiers, sont en fort repli. « Quand un pays crée un embargo, on peut attendre longtemps avant d’obtenir la réouverture du marché ; d’ailleurs, depuis la première crise de 2015, la France n’a toujours pas retrouvé son marché chinois », a indiqué Louis Perrault, président du Syndicat national des accouveurs. Toutefois, grâce au système de régionalisation, cette fois-ci, moins de pays ont fermé leur marché à l’ensemble de l’Hexagone.
Si les importations de 2020 ont subi une légère baisse en lien avec la fermeture de la restauration hors domicile (RHD), la filière n’est pas à l’abri d’un possible accord entre l’UE et les pays du Mercosur. Raison pour laquelle l’interprofession continue de se battre pour rendre obligatoire l’étiquetage de l’origine des produits en RHD. Pour l’heure, elle est en attente du décret et espère pouvoir accompagner la réouverture des restaurants avec de la volaille française !